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Guerre en Ukraine
Les réductions des approvisionnements en gaz russe impacteront-elles le secteur agricole ?

Le géant russe Gazprom a annoncé baisser ses approvisionnements en gaz vers l’Europe de 60 %, ce qui a fait réagir l’Allemagne et risque d’avoir des répercussions sur le monde agricole, le gaz étant un élément essentiel à la composition de l’engrais.

© Pixabay

Gazprom a baissé mardi ses livraisons de gaz à l’Europe de 33 %, puis a diminué encore d’un tiers ces dernières mercredi. En l’espace de deux jours, le géant russe de l’énergie a donc réduit de 60 % le flux de gaz transitant via le gazoduc sous-marin Nord Stream 1 reliant la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique. Et l’entreprise a dans le même temps baissé de 15 % ses livraisons au groupe italien Eni de 15 % pour la journée de mercredi. Gazprom a officiellement justifié ces réductions en raison de problèmes techniques dus à un retard de livraison de compresseurs Siemens, une information que le fabricant allemand a confirmé en expliquant que les pièces n’ont pu être acheminées en raison des sanctions prises contre les pays occidentaux.

L’Allemagne voit, elle, d’un tout autre œil les annonces de Gazprom et dénonce « un choix politique » et un « prétexte de Moscou ». Robert Habeck, le ministre allemand de l’Economie et du Climat a même déclaré : « Il s’agit clairement d’une stratégie visant à perturber et faire grimper les prix ».

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les exportations de gaz vers les pays européens sont en constante diminution en réponse aux sanctions décidées par l’Union européenne, cette dernière cherchant à se départir de sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Selon Gazprom, les exportations vers les pays ne faisant pas partie de la CEI ont baissé de 28,9 % du 1er janvier au 15 juin, par rapport à la même période l’an passé. Le géant russe a également interrompu, ces dernières semaines, ses livraisons de gaz à des clients européens basés en Finlande, Pologne et Bulgarie, refusant de payer en roubles.

Situation préoccupante pour l'industrie chimique

Depuis 2012, le gazoduc Nord Stream, comportant deux tronçons de 1 224 km chacun, achemine aujourd’hui 35 % du gaz consommé par l’Allemagne, contre 55 % avant le début du conflit. Les autorités allemandes ont en effet décidé de réduire leur dépendance vis-à-vis de la Russie en diversifiant leurs sources d’approvisionnement et ont même décrété la construction de plusieurs terminaux gaziers d’ici 2024, alors qu’ils refusaient toute importation de GNL. Certains dirigeants allemands estiment que même si la dépendance au gaz russe a été réduite, il risque d’y avoir « une escalade de la situation ».

Nathalie Versieux, dans son article publié le 15 juin sur le site lecho.be explique que la situation est d’autant plus préoccupante que « la législation allemande prévoit qu’en cas de pénurie, les particuliers et les hôpitaux seraient prioritaires.
 

Le plan en trois scénarios de BASF

C’est donc l’industrie – en premier lieu la chimie - qui ferait les frais d’une rupture des approvisionnements » et de citer le géant de l’industrie chimique allemand : « BASF, l’un des plus gros consommateurs du pays, a développé un plan en trois scénarios, allant de la réduction des livraisons à leur arrêt pur et simple. Il en va de l’avenir de 40 000 emplois directs ». Pour les agriculteurs, déjà confrontés à la hausse des prix des engrais, se pose maintenant le problème de savoir si l’approvisionnement en fertilisants pourra s’effectuer correctement en 2023.

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