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COT'Hebdo Céréales
Les prix du blé tendre ont encore reculé, la météo étant plus clémente dans certains pays

L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 23 et le 30 octobre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

Image de céréales et courbes d'évolution de prix, générée par l'IA.
© Généré par l'IA

Les prix du blé tendre ont une nouvelle fois cédé un peu de terrain entre les séances du 23 et du 30 octobre sur Euronext et le marché physique français, compte tenu de l’amélioration des conditions météorologiques dans divers grands bassins de production mondiaux.

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À commencer par la Russie où des précipitations sont tombées récemment, ce qui permet l'avancée des travaux de semis, sachant que d’autres averses sont espérées dans les prochains jours. Ensuite, les températures sont actuellement plus élevées que d’habitude dans le pays, permettant d’élargir la fenêtre des semis. Aux États-Unis, des pluies bienfaitrices sont également survenues ! En France, les primes portuaires se raffermissent quelque peu. Ceci en raison de chargeurs qui compensent l’écart important de prix entre les échéances décembre et mars. Les acheteurs marocains en profitent pour se fournir auprès de l’Hexagone, pour des chargements sur novembre-décembre. Au moins 100 000 t auraient été contractées, réparties sur trois bateaux. La différence de compétitivité entre origines française et russe se serait fortement amoindrie. Reste à savoir si cela va durer. Sur le marché intérieur, les vacances scolaires n’aident guère à dynamiser le marché. Des affaires se traitent à destination de la meunerie mais les échanges sont assez sporadiques, et se font au coup par coup. « Une transaction, un prix », confie un intervenant anonyme du marché. En effet : la qualité VRM (variété recommandée par la meunerie) ou BPMF (blé pour la meunerie française) est difficile à trouver, et les prix conclus sont très variables. Ni les acheteurs, ni les vendeurs ne domineraient réellement le marché meunier pour le moment. Les FAB se positionnent également, sur le rapproché. Dans les champs, le temps plus sec attendu dans les prochains jours devrait permettre d’avancer dans les travaux de semis.

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Tendance baissière confirmée sur les frets fluviaux

Sur le bassin de la Seine, les coûts du fret fluvial accusent une tendance baissière entre le 23 et 30 octobre, faute d'affaires. Seuls quelques lots de céréales ont été chargés pour livraison fin octobre-début novembre. L'activité à l'exportation demeure morne. A tel point qu'on enregistre toujours des périodes de chômage technique chez certains silos portuaires sur le port de Rouen. Les problèmes de qualité de la marchandise livrée sont nombreux, que cela soit en termes de charançon, d'ergot, de teneur en protéine et de poids spécifique. Concernant ce dernier paramètre qualitatif, faute de pouvoir obtenir facilement des lots à 76 kg/hl, le 74 kg/hl commence à être accepté, de façon contrainte et forcée.

Sur le Rhin, la navigation s’effectue normalement, sur la base de coûts de fret sans changement d’une semaine sur l’autre. Dans la région, la récolte de maïs s’effectue tout doucement et pourrait durer jusqu'à la fin novembre. Ceci est dû aux difficultés d’accès aux champs, en raison des intempéries de ces derniers mois.

A noter qu’« en 2023, en termes de navigation intérieure pour l’Europe (UE-27 plus la Suisse, la Serbie et la République de Moldavie, et hors Ukraine), les performances du transport de marchandises ont diminué de -3,8 % par rapport à 2022. Les pays rhénans (Belgique, France, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas, Suisse) ont représenté 80,1 % du total des prestations de transport par voie navigable dans le périmètre concerné. Pour les pays du Danube, cette proportion était de 19,6 % (hors Ukraine) », indique le rapport annuel conjoint de la Commission centrale pour la navigation sur le Rhin (CCNR) et la Commission européenne. Concernant le transport de marchandises sur l’ensemble du Rhin (de Bâle à la mer du Nord), le trafic a atteint 262,3 Mt en 2023, en baisse de 10,2 % par rapport à 2022 (292,3 Mt). « En 2023, le transport de marchandises sur le Rhin a été affecté négativement par des facteurs tels que la baisse de la demande globale due à une inflation élevée, l’invasion à grande échelle de la Russie et la guerre d’agression contre l’Ukraine et d’autres conflits géopolitiques entraînant un ralentissement économique mondial », explique le rapport.

Kévin Cler et Karine Floquet

 

 

MAÏS

Toujours de bons échos de rendements en France

Les valeurs du maïs sur Euronext et le marché physique français ont cédé du terrain entre les 23 et 30 octobre, suivant la baisse observée à Chicago. La récolte aux États-Unis avance vite, et les agriculteurs doivent vendre. Au niveau hexagonal, la météo moins humide permet d’avancer dans les moissons. Les échos de rendements sont toujours bons, mais il faut rester prudent, car beaucoup reste encore à faire. Ainsi, les acheteurs hexagonaux ne se pressent guère, alors que les vendeurs sont présents. Les acheteurs belges, hollandais et espagnols en profitent pour effectuer quelques courses, sur la période novembre-décembre essentiellement.

ORGE FOURRAGERE

Nouvelle hausse des primes portuaires

Les prix de l’orge fourragère ont baissé quelque peu, mais les primes portuaires ont poursuivi leur ascension, conséquence d’une demande des chargeurs qui se confirment pour le moment. Reste à savoir si cela durera dans le temps, étant donné que l’origine australienne est plus compétitive sur la Chine. Sur l’intérieur, les FAB délaissent quelque peu l’orge pour le blé. La météo plus clémente permet l’avancée des ensemencements.
« Avec des caractéristiques [qualitatives] correctes à satisfaisantes, les orges de la récolte 2024 devraient satisfaire les besoins des industries de l’alimentation animale », affirme FranceAgriMer et Arvalis dans une publication conjointe Qualit@lim dédiée à l'orge, publiée le 21 octobre (Qualit@lim_Orge_2024). Dans le détail, la teneur en eau de l’orge fourragère française de la récolte 2024 atteint 13,2 % en moyenne à l’entrée des silos de collecte (comprise entre 12,6 % et 13,7 % selon les bassins de production) ; le poids spécifique (PS) moyen se situe à 62,2 kg/hl (entre 59,8 kg/hl et 64,5 kg/hl), contre 65,4 % kg/hl en moyenne quinquennale ; la teneur moyenne en amidon s’établit à 59,9 % de matière sèche (entre 59,8 % MS et 60,2 % MS) ; la teneur moyenne en protéines s’élève à 11 % (entre 10,5 % et 11,6 %). Qualit@lim Triticale et Qualit@lim Blé tendre sont également disponibles sur le site de FranceAgriMer.

ORGE DE BRASSERIE

Tendance baissière

Les prix des orges de brasserie sur le marché physique français sont en baisse entre le 23 et le 30 octobre, sur fond de marché atone en cette période de vacances scolaires.

BLE DUR

Peu d’offre disponible

Les cours du blé dur évoluent peu, faute d’élément nouveau. L’offre est assez peu disponible, limitant les échanges. Des transactions se concluent tout de même, notamment au départ du Sud-Ouest. Des intérêts espagnols, italiens et français sont rapportés. Le retour du "beau temps" espéré dans les prochains jours est favorable aux semis. Sur la scène internationale, l’appel d’offres tunisien aurait été annulé. Des prix très variés auraient été proposés, allant de 351 $/t C&F à… 410 $/t ! On rapporte une baisse limitée des cours au départ de l’Espagne.

La rédaction

 

 

À surveiller

BLE TENDRE

  • Prix au départ des ports russes, qui semblent avoir stoppé leur baisse.

  • Rythme des exportations russes, sachant que la demande des chargeurs s’amoindrirait.

  • Dynamique des expéditions françaises, avec le retour aux achats du Maroc.

  • Avancée des semis hexagonaux, sachant que la météo s’annonce plus clémente lors des prochains jours.

ORGES

  • Hausse des primes portuaires, cela va-t-il durer ?

  • Dynamique des emblavements en France, qui pourrait s’accélérer.

MAÏS

  • Rythme de la collecte française, qui devrait s’accélérer avec le retour d’une météo moins humide.

  • Fin de la récolte aux États-Unis, pour quel volume ?

Kévin Cler

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