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COT'Hebdo Oléoprotéagineux et coproduits
Les prix du colza au plus haut depuis un an et demi

L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole), des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) et des légumes secs sur le marché physique français entre le 23 et le 30 octobre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

Image d'oléoprotéagineux et courbes d'évolution de prix, générée par l'IA.
© Généré par l'IA

Les prix du colza européen ont gagné 8 €/t entre le 23 et le 30 octobre sur Euronext pour s’établir à 520,75 €/t en échéance février, suivant la hausse des cours des huiles végétales sur les marchés mondiaux. À noter que depuis la mi-octobre, les cours de l’échéance mai sont inférieurs à ceux de l’échéance février, indice d’un intérêt à vendre plutôt qu’à stocker. Cette hausse s’est répercutée sur les marchés physiques français.

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Les cotations concernent désormais la période de janvier à mars, les usines étant couvertes sur les mois de novembre et décembre. Les primes ont peu évolué, faute d’évolution dans le profil offre-demande. Le programme européen Mars alerte par ailleurs sur des risques de pertes sur les semis de colza datés du mois de septembre.

Lire aussi : Moisson de maïs et de tournesol 2024 - Nette révision mensuelle à la baisse des rendements dans l'UE, selon la Commission européenne

La progression des cours du colza a cependant été limitée par le recul des prix de la graine de soja sur le CBOT à Chicago cette semaine. L’abondance de l’offre aux États-Unis et les bonnes perspectives de semis en Amérique du Sud ont pesé sur les prix. Trois ventes exceptionnelles, pour un total de 588 000 t dont 268 000 t vers la Chine ont été rapportées par l’USDA. La possibilité d’une élection de Donald Trump aux États-Unis et par conséquent de futurs différents commerciaux entre le pays de l’Oncle Sam et l’Empire du milieu stimule la demande chinoise pour le moment.

La pression du soja se fait ressentir sur les cours du canola canadien, qui ont également cédé du terrain cette semaine, malgré une bonne demande de la trituration intérieure et une récolte moins abondante que prévu. Les prix du canola sont désormais largement sous ceux du colza européen.

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Les cours des différentes huiles végétales se sont renchéris sur les marchés mondiaux, à commencer par ceux de l’huile de soja en passant par l'huile de palme. Les stocks sont faibles en Indonésie et Malaisie et le futur passage de l’Indonésie au B40, contenant 40 % de biocarburant à base d’huile de palme, continuent de tirer les prix vers le haut. Les prix élevés de l’huile de palme pourraient néanmoins en rationner la demande au profit des huiles végétales concurrentes.

Les prix du tournesol atteignent des sommets

Les cours du tournesol ont emboîté le pas à ceux du colza et gagné entre 15 et 25 €/t sur les marchés physiques français. La demande a pourtant reculé en tournesol, les acheteurs préférant faire une pause au vu de la hausse des prix. Mars a également revu en baisse le rendement européen en tournesol, mais son estimation pour la France reste surestimée. La plupart des acteurs du marché tablent sur une récolte autour des 1,5 Mt dans l’Hexagone.

Lire aussi : Tournesol 2024 - Une production française autour de 1,5 million de tonnes ?

Les prix de la graine de soja française ont en revanche reculé en départ Sud-Ouest, avec un courant d’affaires inférieur à celui constaté les années précédentes. Moins bien payé que les autres oléagineux, le soja n’est pas prioritaire.

Adèle d’Humières 

 

PROTEAGINEUX

Marché morose 

Les prix du pois fourrager sur le marché physique français sont reconduits dans l'ensemble, ou ont très légèrement reculé, entre le 23 et le 30 octobre, sur fond de marché atone.

TOURTEAUX

Net recul des prix en soja 

Les prix des tourteaux de soja ont nettement reculé entre le 23 et le 30 octobre. Le report de l'application du règlement européen sur la déforestation importée et les inquiétudes autour des conséquences d'une potentielle élection de Donald Trump pour le commerce Chine/Etats-Unis ont pesé sur les cours. L'activité s'est ainsi concentrée sur le tourteau de soja. Les cours des tourteaux de colza reculaient légèrement sur la Bretagne, Rouen et Huningue, mais se sont appréciés sur Le Mériot et Bassens. Du côté des tourteaux de tournesol, les prix étaient stables à en légère hausse sur les échéances rapprochées. L'activité était faible en colza et tournesol. La prime en tourteau de soja non OGM a poursuivi son recul, pour atteindre +174 €/t sur les échéances décembre et janvier, et +175 €/t sur février, mars et avril.

ISSUES DE MEUNERIE 

Évolution contrastée des cours 

Les prix des issues de meunerie en région Île-de-France ont évolué de façon contrastée entre le 22 et le 29 octobre, à la hausse en remoulage demi-blanc (+5 €/t) et à la baisse en farine basse (-5 €/t), alors que les cours des sons fins (farine et pellet) n'ont pas bougé d'une semaine sur l'autre. Si l'activité de la meunerie est soutenue, ce qui a tendance à peser sur les prix, cette semaine de quatre jours (ce vendredi de célébration de la Toussaint étant férié) induit une contrainte logistique, qui peut conduire à une revalorisation des coûts de fret.
En Bretagne, les prix des sons fins sont reconduits entre le 23 et le 30 octobre, à l'image du marché francilien. Les affaires se limitent à "quelques bricoles", selon notre correspondant local. Dans la région de Marseille, les prix montent légèrement, compte tenu d'un petit courant d'intérêt acheteur. En Isère et en zone toulousaine, les valeurs sont inchangées.

COPRODUITS DE L'AMIDONNERIE

Repli des cotations de la drêche

Les cours de la drêche de blé poursuivent leur recul sur Lestrem et perdent 2 €/t entre le 23 et le 30 octobre. Ceux de la drêche de maïs perdent entre 8 et 5 €/t selon les échéances sur Saint-Malo, Brest et Gand. Peu d'affaires sont rapportées sur ces produits.
Les prix du corn gluten feed reculent de 2 €/t entre le 23 et le 30 octobre sur Lestrem. L'activité est calme sur ce produit.

COPRODUITS LAITIERS

Statu quo

Les prix de la poudre de lait et de la poudre de lactosérum à destination de l'alimentation animale n'ont pas évolué en disponible sur le marché physique français entre le 24 et le 31 octobre, faute de nouvelle affaire traitée. La tendance serait plutôt baissière en poudre de lait mais stable en poudre de lactosérum, selon un spécialiste du marché.

FARINE DE POISSON

Hausse tarifaire en origine scandinave

Les prix des farine de poisson en provenance d'Amérique du Sud n'ont pas évolué entre le 23 et le 30 octobre sur le marché physique français, mais ont légèrement augmenté en origine scandinave. Les principaux acheteurs sont en retrait.

PRODUITS DESHYDRATES

Statu quo

Les prix sur le marché physique français sont nominalement reconduits en luzerne déshydratée, entre le 23 et le 30 octobre. Les dernières coupes se terminent tranquillement.
Les cours de la pulpe de betterave déshydratée gagnent 5 €/t.

PAILLES ET FOURRAGES

Evolution de prix contradictoire en foin de Crau

Les prix des pailles (de blé et d'orge) sur le marché physique français sont reconduits entre le 23 et le 30 octobre. L'activité est limitée. En foin de Crau, le Comité a révisé à la hausse certains de ses cours, tandis que la cotation commerciale en grosses balles était corrigée à la baisse. Le marché est calme, notamment en gros conditionnement.
« En octobre 2024, le niveau exceptionnel de la pousse d’herbe se confirme », indique Agreste dans sa note de conjoncture mensuelle dédiée aux pairies et diffusée le 29 octobre 2024 (2024-131inforapprairies (1).pdf). La production cumulée des prairies permanentes est supérieure de 28 % à la moyenne calculée sur la période de référence 1989-2018, un record depuis 2007, en raison de températures élevées et de sols humides. « A l’exception du Roussillon, la pousse d’herbe est excédentaire dans l’ensemble de l’Hexagone », précise Agreste. Cependant, les inondations ont localement « empêché la valorisation de l’herbe », tempère le Service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture.

La rédaction 

 

 

À surveiller

SOJA

  • Fin des récoltes aux Etats-Unis, quid du volume récolté ? 

  • Avancée des travaux d'ensemencement en Argentine et au Brésil. 

  • Dynamique des exportations états-uniennes.

COLZA

  • Etat des cultures en France, éventuelles informations sur les surfaces semées. 

  • Niveau de la récolte canadienne de canola, prix au départ du Canada. 

  • Dynamique de la trituration canadienne de canola. 

  • Niveau des cours du pétrole. 

TOURNESOL

  • Rythme de la collecte française, qui devrait s'accélérer avec le retour d'une météo moins humide.

  • Quid du volume récolté dans l'Hexagone ?

  • Niveau des prix au départ de l'Ukraine, quid du volume récolté ?

Kévin Cler

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