Les néonicotinoïdes ont provoqué des débats houleux dans l’hémicycle
C’était annoncé, le débat concernant le projet de loi sur la dérogation des néonicotinoïdes sur betteraves, promettait de faire des vagues dans les rangs de l’Assemblée nationale. Les parlementaires ont assisté à des échanges verbaux musclés entre Jean-Luc Mélanchon, président du groupe La France insoumise, et le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. La motion de rejet proposée a finalement été rejetée. La majorité penche en faveur de la dérogation.
C’était annoncé, le débat concernant le projet de loi sur la dérogation des néonicotinoïdes sur betteraves, promettait de faire des vagues dans les rangs de l’Assemblée nationale. Les parlementaires ont assisté à des échanges verbaux musclés entre Jean-Luc Mélanchon, président du groupe La France insoumise, et le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. La motion de rejet proposée a finalement été rejetée. La majorité penche en faveur de la dérogation.
Comme prévu, les débats ont été houleux à l’Assemblée nationale ce lundi 5 octobre. Le projet de Loi envisageant la dérogation des néonicotinoïdes sur betteraves a été l’occasion de joutes verbales et de piques lancées entre les partisans et les opposants au texte examiné.
Jean-Luc Mélanchon parle d'un « empoisonnement volontaire »
Jean-Luc Mélanchon est monté à la tribune pour faire par de sa vive opposition à ce projet au ministre de l’Agriculture et aux parlementaires. « Nous allons décider quelque chose de dangereux pour nos semblables, pour nos enfants, pour nos petits enfants ». Pendant 12 minutes, le Président du groupe La France insoumise s’est livré à une série d’accusations. L’industrie agroalimentaire, l’ouverture des marchés agricoles et « une chimie qui détruit encore plus en amont et en aval ».
Les néonicotinoïdes en font partie et ils ne sont pas, selon lui, la réponse au développement des pucerons sur betteraves. « S’il y en a tant, c’est que les hivers sont plus doux », estime-t-il, et qu’ils sont devenus plus résistants. Le développement des surfaces depuis la fin des quotas est aussi une des raisons qu’il évoque. La betterave française doit être exempte de pesticides, affirme-t-il, pour ne « continuer à empoisonner l’eau », pour ne pas « contribuer à empoisonner le sucre que nous consommons ».
La réponse de Julien de Normandie, le ministre de l’Agriculture, ne s'est pas fait attendre . « Vos propos d’estrade ne feront jamais pousser une betterave dans notre pays, » a-t-il lancé à Jean-Luc Mélanchon.
Une écologie qui s’arrête à des frontières de pays « moins disants » sur le plan environnemental
« Le problème de votre écologie c’est que c’est une écologie qui s’arrête à des frontières », a poursuivi le ministre. Le France ne va pas s’arrêter de consommer du sucre, mais « le sucre que nous offrirons à nos enfants dans 2 ans sera un sucre importé de pays qui sont moins disant environnementalement », a-t-il expliqué. « Cette écologie qui se fige uniquement sur un aspect de pure conscience sans jamais se demander quel est son impact sur la réalité – et là la réalité sera l’importation de sucre moins disant environnementalement – n’est pas une écologie qui peut emporter le peuple français. »
Finalement, 5 groupes parlementaires sur 10 ont voté pour la motion de rejet des néonicotinoïdes proposée par Jean-Luc Mélanchon. Mais « les Macronistes restent les plus nombreux », regrette le parlementaire dans un Tweet. « Honteux : ils votent l'empoisonnement volontaire ».
Les opposants au projet, comme annoncé par Jean-Luc Mélanchon, devraient donc faire « un signalement devant la haute cour de justice ».
Du côté des défenseurs du projet, c'est la satisfaction.
La partie continue sur Twitter
Après-midi animée qui, pour la journaliste Emmanuelle Ducros, a ressemblé à une vaste partie de bowling.
La partie s'est prolongée en soirée sur Twitter, où le député Jean-Baptiste Moreau, notamment, a pris part au discussions.
Pour d'autres, la séance s'apparentait même à un combat de boxe. Fin du round.
Le résultat du vote a été annoncé dans la soirée : 313 pour, 158 contre.Le projet de loi va à présent être examiné par le Sénat.
Lire aussi « Betteraves : les députés valident l’utilisation des néonicotinoïdes jusqu’en 2023 ».