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Prédation
Les loups sortent du bois !

Le printemps est la saison propice pour faire un bilan sur la population de loups et définir les stratégies pour l’été à venir.

La population de loups en France continue de progresser avec 580 individus dénombrés au sortir de l’hiver, contre 530 à la même époque en 2019. L’évolution de la population semble marquer le pas, mais le nombre d’attaques sur les troupeaux domestiques ne faiblit pas pour autant. Depuis le début de l’année, 13 loups ont d’ores et déjà été abattus et un a été braconné. Lors du dernier groupe national loup, qui s’est tenu à Lyon le 8 juin, les syndicats agricoles, FNO en tête, ont eu gain de cause sur plusieurs revendications qu’ils portaient depuis longtemps. Tout d’abord, le seuil de prélèvement de loups, fixé à 17 % de la population, sera rehaussé de 2 % en 2 % à chaque fois qu’il sera atteint, afin de permettre aux éleveurs et bergers de toujours avoir la possibilité de défendre leurs animaux. Les représentants des éleveurs demandaient par ailleurs une simplification administrative par la création d’un document unique liant mesures de protection et autorisations de tirs de défense. Ce document va être mis en œuvre prochainement.

Le droit d'avoir zéro attaque

Ces avancées sont saluées favorablement par la profession mais ne permettent pas d’oublier les dégâts quotidiens causés par le grand canidé. La FNO insiste sur l’importance d’autoriser les éleveurs à défendre leurs troupeaux toute l’année, en toute sécurité et sur tous les territoires, même dans les parcs nationaux ou réserves naturelles. Pour cela, le syndicat ovin souhaiterait voir disparaitre la notion de plafond de prélèvement, s’améliorer la ponctualité des versements d’indemnités de prédation et milite pour le droit d’abattre des meutes entières lorsque la pression se fait trop forte. Pour la FNO, le principal axe de travail, c’est de garantir à l’éleveur « d’avoir zéro attaque sur son troupeau […] pour qu’ils puissent exercer sereinement leur activité ».

Soutenir les éleveurs les plus attaqués

Le préfet coordonnateur du plan national loup prévoit de mener une action de protection renforcée sur les élevages les plus prédatés de France. En effet, il apparaîtrait qu’entre 2017 et 2019, 50 éleveurs auraient concentré à eux seuls 30 % de la prédation et 200 éleveurs ont concentré 50 % des attaques. Encore plus inquiétant, dans les cœurs de parcs, ce ne sont que 24 éleveurs qui concentrent la moitié des attaques. Ces éleveurs, identifiés par les DDT(M) seront appelés à faire un diagnostic de leur exploitation, pour par exemple bénéficier d’un renforcement de gardiennage ou d’un appui technique. Pour la FNO, cette « mesure dilatoire » ne fait que retarder l’inévitable si les protocoles de prélèvement ne sont pas plus favorables aux éleveurs, seule pratique ayant montré de l’efficacité.

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