Les fromages AOP de Franche-Comté innovent dans leurs derniers cahiers des charges
Le comté, le mont d’or et le morbier ont leur nouveau cahier des charges approuvé par l’Inao depuis le 21 novembre 2024. La nouveauté est l’intégration de critères pour préserver l’environnement et les impacts sociaux de l’activité laitière et fromagère.
Le comté, le mont d’or et le morbier ont leur nouveau cahier des charges approuvé par l’Inao depuis le 21 novembre 2024. La nouveauté est l’intégration de critères pour préserver l’environnement et les impacts sociaux de l’activité laitière et fromagère.
![<em class="placeholder">stabulation neuve et en bois en Franche Comté</em>](https://medias.reussir.fr/lait/styles/normal_size/azblob/2025-02/_rla399_tend_aop_franchecomte_01.jpg.webp?itok=ETfUAUrw)
Les cahiers des charges des trois fromages AOP francs-comtois – comté, mont d’or et morbier – sont très proches, car beaucoup d’exploitations laitières produisent du lait destiné à la fois à deux, voire trois fromages. Après des années de travail, l’Inao a approuvé leurs nouvelles versions qui visent à préserver un modèle agricole familial et durable. Ces critères de durabilité sont une innovation dans les AOP.
Préserver la taille familiale
Parmi les nombreux nouveaux critières, ceux qui préservent la taille familiale des fermes afin de favoriser leur transmission sont emblématiques. Les trois AOP fixent un plafond de 50 vaches laitières maximum par unité de travail agricole (UTA). En comté, « la taille des fermes est limitée à 1,2 million de litres de lait par an », ajoute Alain Mathieu, président du CIGC, l’organisme de défense et de contrôle (ODG) du comté. S’y ajoutent des mesures de limitation de la croissance des ateliers de transformation, qui sont à 80 % des coopératives. « Le but est de préserver des conditions de travail et un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Ainsi que des savoir-faire et un tissu économique dense avec nos 140 fruitières », souligne Alain Mathieu.
Renforcer le pâturage
Pour préserver la place de l’herbe, notamment pâturée, dans les systèmes, les cahiers des charges passent de 1 à 1,3 hectare d’herbe par vache laitière. « Il faut au moins 50 ares de surface fourragère disponible par vache dans un rayon de 1,5 km autour du point de traite », ajoute Alain Mathieu. L’affouragement en vert est également encadré en comté.
« Le mont d’or consolide le caractère extensif d’une production de montagne, en affirmant la place des prairies permanentes à plus de 80 % dans la surface fourragère », cite Éric Février, président du syndicat interprofessionnel du mont d’or.
![<em class="placeholder">fromage mont d'or</em>](https://medias.reussir.fr/lait/styles/contenu_demi_largeur/azblob/2025-02/_rla399_tend_aop_franchecomte_02.jpg?itok=O94VANqt)
Inciter à valoriser les effluents
Concernant la fertilisation, pour inciter à valoriser les effluents d’élevage et à les répartir sur les périodes les plus propices, la fertilisation des prairies est limitée à 100 unités d’azote totales par hectare (organique et minéral) dont 40 unités d’azote minéral maximum. L’établissement d’un plan d’épandage est obligatoire pour toutes les exploitations de l’AOP comté.
« Le renforcement des exigences témoigne de la volonté de la filière comté d’assurer aux consommateurs un fromage naturel, de haute qualité, respectueux de son territoire. La pérennité de leur confiance est à ce prix », souligne Alain Mathieu.