Les équipements de protection individuelle gagnent en confort
Afin de favoriser le port des équipements de protection individuelle (EPI), leurs concepteurs portent désormais plus d’attention au confort et à l’ergonomie.
Afin de favoriser le port des équipements de protection individuelle (EPI), leurs concepteurs portent désormais plus d’attention au confort et à l’ergonomie.
[Mise à jour le 9 février 2024]
« S’il n’y a pas de confort, il n’y a pas de port. » Ainsi, résume Fabien Vermot-Desroches, directeur du développement chez Axe-Environnement, qui commercialise des équipements de protection individuelle (EPI). Servant de barrière à la contamination entre l’opérateur et les produits phytosanitaires, ces derniers ont été conçus pendant des années pour s’en tenir à ce rôle. Depuis quelque temps, et notamment depuis la mise en place de la norme EN Iso 27065, l’ergonomie et le confort occupent une place de plus en plus prépondérante. Cette orientation part d’un constat simple : moins un équipement est agréable à porter, plus on a envie de le quitter, parfois prématurément. Pour qu’un EPI joue pleinement son rôle, il est donc important de se sentir bien avec.
Voir aussi " [Vidéo] EPI - Prendre les bonnes habitudes d'habillage et de déshabillage "
Un choix d’abord guidé par les opérations
Les types et la quantité d’EPI à porter dépendent du type de travail que l’on effectue. Les phases de remplissage et/ou de nettoyage exposent bien plus l’opérateur que lorsque ce dernier est confortablement en train de pulvériser dans une cabine de tracteur pressurisée de catégorie 4. Le nombre d’EPI à porter n’est donc pas le même. L’UIPP (Union des Industries de la Protection des Plantes) a établi un tableau de recommandation pour chaque poste de travail : il sert de base réglementaire.
Voir aussi " [Vidéo] Phytosanitaires : comment se protéger et choisir parmi les 7 catégories d'EPI ? "
De la tenue respirante à la combinaison de protection
Que ce soit lors du remplissage ou pendant la pulvérisation, la combinaison de travail ou le pantalon et la veste de travail sont un prérequis. « La gamme Aegis propose des équipements en tissu respirant, explique Fabien Vermot-Desroches. Des tests réalisés par la MSA des Charentes montrent qu’ils se supportent bien jusqu’à des températures extérieures de 33 °C. » Bien que respirant, le tissu apporte une protection contre les phytosanitaires par répulsion (supérieure à 85 %) et un taux de pénétration ne dépassant pas 0,4 %. Cette tenue suffit pour le corps, pour des pulvérisations effectuées avec un tracteur avec cabine, ou sans cabine lorsque les jets sont orientés vers les bas. Autre atout, son aspect proche d’une tenue de travail classique se révèle non anxiogène pour un public non averti. En revanche, dès lors que l’on veut pulvériser sur les vignes sans cabine, la combinaison de protection chimique étanche devient obligatoire. Dans cette situation, afin de ne pas souffrir lors des chaudes journées, il existe des gilets refroidissant (mais également des casquettes) libérant une température constante (21 degrés par exemple) pendant une durée de 3 à 4 heures. Attention dans le choix des packs refroidissants en sélectionnant ceux prévus à cet effet : le but n’est pas d’attraper froid. Une heure au congélateur suffit généralement à les recharger en froid pour un nouveau cycle.
Pour les phases de remplissage et de nettoyage, en plus de la tenue en tissu, un tablier à manches ajoute une protection étanche face au risque de projection avec le produit pur ou dilué.
Des gants respirants dans les parcelles toute l’année
L’une des dernières évolutions réglementaires concerne les gants. Avant 2018 et la norme Iso 18889, il existait deux types de gants de protection par rapport aux produits phytosanitaires : les modèles en nitrile et les jetables. Exit les gants en toile pour protéger des phytosanitaires. Depuis la norme Iso 18889, les gants de protection physanitaires se répartissent en trois familles. Les G1 qualifient les gants jetables, à utiliser pour les traitements avec tracteur sans cabine, avec chenillettes ou les applications manuelles. Les G2 regroupent les gants de protection réutilisables. Enfin, les GR regroupent une nouvelle famille de gants dont une partie seulement est respirante. Après le délai de réentrée, il est désormais obligatoire de porter ces gants. Dotés d’un revêtement étanche sur la partie palmaire et le dessous des doigts en remontant sur le dessus des dernières phalanges, ces gants évitent le contact avec des résidus de pesticide secs ou partiellement secs, présents à la surface de la plante après application de pesticides. Le reste des gants est respirant pour limiter l’inconfort par temps chaud. En théorie, ces gants doivent être portés dans les vignes du premier traitement printanier jusqu’avant les vendanges.
Des bottes coquées peuvent être nécessaires
Lors des phases de remplissage et/ou de nettoyage du pulvérisateur, il est indispensable d’avoir des bottes en bon état, assurant une étanchéité parfaite et facilement lavable. Pour un usage plus long, comme un traitement de la végétation de la vigne avec un tracteur sans cabine, une chenillette ou en application manuelle, les bottes doivent pouvoir résister à des produits agressifs. Si en plus, il y a risque d’écrasement des pieds, comme avec une chenillette à conducteur marchant, les bottes doivent être coquées (protection S5).
Des yeux protégés et une ventilation assistée
Pendant le remplissage et le nettoyage, il est important d’avoir les yeux protégés. Les lunettes à branches sont à proscrire. Préférez les masques intégraux, certains modèles proposant des trous pour les 40 % des opérateurs qui sont équipés de lunettes de vue. Pour ces derniers, le plus ergonomique reste la visière relevable.
Pour l’application manuelle de phytos, ou sur des tracteurs et chenillettes sans cabine, un masque de protection respiratoire est obligatoire. Il doit être équipé de filtres P3 ou A2P3. Ces masques peuvent intégrer une protection des yeux, voire bénéficier d’une ventilation assistée, qui améliore le confort thermique. Cette ventilation assistée peut être à débit constant. Elle intègre généralement une cagoule et un tuyau accédant à une unité filtrante à la ceinture. Le système Cleanspace se distingue par une unité filtrante logée derrière la tête, formant avec le masque avant un ensemble dont le centre de gravité est à l’aplomb de la colonne vertébrale. C’est plus ergonomique et moins vecteur de troubles musculo-squelettiques (TMS) au niveau des cervicales. Ce système dispose également d’une ventilation autoadaptative et d’un capteur de dépression évaluant toutes les 100 secondes les besoins d’air du ventilateur. Cela permet de réduire la ventilation lorsque c’est nécessaire et d’allonger l’autonomie à 12 heures. Une application permet gratuitement de connaître le niveau de saturation de la partie P3, en option payante le niveau de saturation de la partie gazeuse de la filtration.