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Les épizooties dégradent la production d’aliments composés en août 2024

Si les fabrications des professionnels de l’alimentation animale français ont progressé sur les huit premiers mois de l’année 2024, cette tendance haussière s’amoindrit entre juillet et août, et pourrait s’inverser dans les prochains mois au vu de l’expansion des différentes épizooties en France, et à ses frontières. Le débouché de la nutrition animale pour les céréales et oléoprotéagineux hexagonaux pourrait en pâtir.

Troupeau de vache au champ, en Creuse, été 2024.
Les éleveurs bovins français sont confrontés de plein fouet aux épizooties.
© Karine Floquet

La production nationale prévisionnelle d’aliments composés a, en glissement annuel, baissé de 5,7 % en août 2024 (à 1 500 800 t), après une hausse de 8,2 % en juillet 2024 (à 1 566 200 t), selon les derniers chiffres publiés par le Syndicat national de l’industrie de l’alimentation animale (Snia) et La Coopération agricole Nutrition animale (LCA NA) dans leur note de conjoncture mensuelle publié fin octobre.

Lire aussi : Nutrition animale : entre décapitalisation et épizooties, l'avenir est incertain

Dans ce contexte, la progression des fabrications depuis le début de l’année ralentit : sur janvier-juillet 2024, la hausse d’une année sur l’autre s’établissait à +3 % (à 10 874 700 t) contre +1 % sur janvier-août 2024 (12 375 300 t). Et cette tendance pourrait même s’inverser.

FCO-8, FCO-3, MHE, PPA et IA se propagent

De fait, « la progression de la maladie FCO-3 (fièvre catarrhale ovine de sérotype 3) a créé un nouveau front depuis début août affectant le nord de la France », indiquait la FNSEA dans un communiqué en date du 28 août, précisant que « les producteurs bovins, ovins, caprins français [étaient] aussi confrontés à la reprise de la FCO-8 (fièvre catarrhale ovine de sérotype 8) et de la MHE (maladie hémorragique épizootique) sur d’autres régions du territoire ». 

Et ce, sans oublier l’IA (influenza aviaire), voire la PPA (peste porcine africaine), encore absente dans l’Hexagone, mais implantée en Allemagne et en Italie, rappelle nos confrères d’Agra, dans une dépêche en date du 5 novembre.  

Le risque sanitaire lié à l’IA passe de « modéré » à « risqué » 

Pour leur part, Snia et LCA NA indiquent que « les aliments pour "palmipèdes à rôtir" sont en recul de 14,7 % [au mois d’août 2024, en glissement annuel], traduisant les grandes difficultés rencontrées par la filière », aux prises avec l’IA. 

Pas plus tard que samedi, un nouveau cas d’influenza aviaire en élevage de volailles a été détecté à Évellys (Morbihan) entraînant une extension de la zone réglementée entourant le foyer de Moréac (Morbihan), a indiqué la DDPP locale. « Les foyers de Moréac et Évellys sont les deux seuls, sur les neuf foyers apparus en Bretagne depuis le 12 août, étant situés à l’extérieur de la bande littorale de protection renforcée Manche-Atlantique, établie sur 20 km de large en septembre dernier », précise Agra dans une dépêche du 5 novembre. 

Dans ce contexte, le ministère de l’Agriculture a décidé de passer l'ensemble du territoire métropolitain du niveau de risque « modéré » (décrété début octobre) à « élevé » pour l'influenza aviaire, rapporte Agra dans une dépêche du 5 novembre. De source interprofessionnelle, l'arrêté a été mis dans le circuit de publication le lundi 4 novembre, avec une publication potentielle au Journal officiel le mercredi 6 novembre pour une entrée en application le 7 novembre. 

Deux millions de vaccins contre la FCO-3 supplémentaires 

Alors que la FCO-8 (endémique) provoque d’importants dégâts dans les élevages, la France compte, au 30 octobre, 7 122 foyers de FCO-3, selon une information du ministère de l’Agriculture. Le premier foyer de FCO-3 a été confirmé en France le 5 août dans le département du Nord.

Au vu de l’expansion de la maladie, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a annoncé le 4 novembre la commande « en urgence impérieuse » de deux millions de doses de vaccin contre la FCO-3, qui viennent compléter les stocks d’Etat déjà existant, pour un total de 11,7 millions de doses. Il s’agit « d’anticiper les besoins de vaccins mis gratuitement à la disposition des éleveurs par l’Etat et répondre aux besoins des filières ovine et bovine sur tout le territoire », explique le communiqué gouvernemental.

La ministre de l’Agriculture annonce des « assises du sanitaire » en janvier 2025

Et « pour pouvoir anticiper au mieux de nouveaux épisodes épizootiques », la ministre de l’Agriculture a souhaité lancer des « assises du sanitaire » dès le mois de janvier 2025, précisant que « la disponibilité des vaccins est un fondement de notre souveraineté sanitaire ». 

Lire aussi : Nutrition animale : près de 19,7 Mt d'aliments composés attendues en 2024

Lire aussi : Nutrition animale - Le Snia veut croire aux 20 Mt d’aliments composés en 2025

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