Budget agricole des départements
Les élus des chambres d'agriculture disent non à la réduction drastique de leur budget
Face à la perspective d’une réduction des budgets des chambres d’agriculture consécutive à la diminution envisagée de la taxe additionnelle sur le foncier non bâti, les élus professionnelles se mobilisent.
Face à la perspective d’une réduction des budgets des chambres d’agriculture consécutive à la diminution envisagée de la taxe additionnelle sur le foncier non bâti, les élus professionnelles se mobilisent.
« Très mauvaise nouvelle pour les chambres d'agriculture départementales », annonce L’Union du Cantal. « Une baisse de 15 % de la taxe additionnelle sur le foncier non bâti, impôt qui sert la trésorerie des établissements consulaires, serait proposée dans la prochaine loi de finances. »
Le projet ne passe pas auprès des élus des professionnels qui sont nombreux à réagir.
Le journal du Cantal a recueilli les propos de Patrick Escure, président de la chambre d'agriculture du Cantal.
- Pourquoi une baisse d’impôt ne seraitelle pas une bonne idée ?, questionne Renaud Saint-André.
- « Parce que les conséquences seront très très lourdes pour la chambre d'agriculture du Cantal, alors qu'en termes d'économie sur les exploitations, ce sera vraiment minime », répond Patrick Escure.
Avis partagé par Gilbert Guignand, président de la chambre régionale d’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes qui estime dans la Haute-Loire paysanne que « la baisse des moyens des chambres est un nouveau coup de griffe pour les territoires ». Selon lui, « avec cette annonce, les chambres ne pourront même plus faire toutes les missions qu’elles avaient déjà, sans parler des missions nouvelles ». Pour l’élu professionnel, ce projet illustre « le problème que l’on a avec ce gouvernement entre les ambitions et les moyens ».
Pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, si cette décision était confirmée, la baisse de moyens atteindrait un montant énorme : « de 5,7 millions d’euros », estime-t-il. « Pour les chambres départementales, c’est une réduction de leur budget de 400 000 à 500 000 euros, » précise-t-il. « Il y aura de nombreux licenciements de 70 à 100 personnes sur la région ».
Le député creusois Jean-Baptiste Moreau en tête et 45 autres députés En Marche ont signé fin juillet une Tribune dans Le Parisien pour dénoncer cette réduction drastique du budget des chambres d’agriculture. « Des budgets en décalage avec nos ambitions agro-écologiques » protestent les signataires. « Alors que les chambres d’agriculture sont en première ligne pour accompagner les agriculteurs dans la transition écologique, le moment est mal choisi pour leur imposer de nouvelles contraintes budgétaires ». Les signataires réfutent « la raison invoquée par le gouvernement pour justifier une telle mesure » qui serait de « baisser le budget pour augmenter le pouvoir d’achat des agriculteurs ». Pour eux « la réalité, c’est que ce sont surtout les propriétaires terriens qui vont en bénéficier, pas les agriculteurs quand ils ne sont pas propriétaires des terres qu’ils exploitent ! ».
France Bleu se fait aussi l'écho de ce mouvement de protestation.
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