Légumes secs : l’intérêt se confirme pour Euralis et Bonduelle, malgré une récolte 2024 contrastée
La filière légumes secs d’Euralis -créée il y a deux ans avec Bonduelle- vient de publier le bilan de sa campagne 2024 : très satisfaisante en pois chiche et plus mitigée en haricots secs et en lentilles. L’ambition reste de continuer à développer cette filière en surfaces et en producteurs, ainsi que de gagner en compétitivité, pour suivre les attentes des consommateurs.
La filière légumes secs d’Euralis -créée il y a deux ans avec Bonduelle- vient de publier le bilan de sa campagne 2024 : très satisfaisante en pois chiche et plus mitigée en haricots secs et en lentilles. L’ambition reste de continuer à développer cette filière en surfaces et en producteurs, ainsi que de gagner en compétitivité, pour suivre les attentes des consommateurs.
Euralis a dressé un bilan de collecte « contrasté mais relativement satisfaisant au global » pour sa filière légumes secs qu’elle a créé avec son partenaire industriel Bonduelle(1) en juin 2022.
A relire : Création d'une filière légumes secs : Bonduelle et Euralis partenaires
Dans son communiqué du 12 décembre, la coopérative a précisé que la récolte de toutes les variétés étant terminée, le volume de collecte avoisine les 1 800 tonnes.
La campagne est très satisfaisante en pois chiche avec des rendements « excellents ». Pour le responsable de l’OP Fruits et Légumes du Pôle Agricole d’Euralis Cédric Brana, « on commence à rentrer en maîtrise technique et agronomique de production ».
En revanche le bilan est plus mitigé en haricots secs et en lentilles. Des surfaces ont dues être abandonnées et les pluies à répétitions ont eu des effets négatifs sur la qualité, en particulier pour les haricots secs avec un pourrissement du grain dans les gousses.
Euralis et Bonduelle veulent continuer à développer la filière légumes secs
Pour autant, Euralis est satisfaite de cette nouvelle filière. « Deux ans après ce lancement, l’intérêt de produire des pois chiches, lentilles et haricots secs sur le territoire coopératif se confirme : le nombre d’hectares mis en production a augmenté, comme le nombre de producteurs. (…) Cette filière illustre parfaitement la volonté du Groupe Bonduelle d’accompagner la transition végétale et de proposer aux consommateurs une nourriture saine et de qualité, cultivée et transformée en France. »
A date, 142 producteurs ont adhéré à l’OP Protéines Végétales d’Euralis (118 l’année dernière), pour près de 1 300 hectares au total (1 274 hectares exactement contre 900 hectares en 2023) sur l’ensemble des bassins d’Euralis (Nord Aquitaine, Sud Aquitaine et Occitanie).
- 43 agriculteurs en pois chiches,
- 41 en lentilles,
- 58 en haricots secs.
1 500 hectares sont en prévision pour la prochaine campagne. L’enjeu pour Euralis et Bonduelle est désormais de gagner en compétitivité et de continuer à développer cette filière.
« Un bilan positif » pour Guillaume Saintignan, agriculteur à Lussan-Adilhac, qui s’est lancé il y a deux ans
« Cette filière qui reste apprenante, rappelle Cédric Brana. Les deux premières récoltes nous apportent des enseignements riches et confirment la bibliographie. Nous constatons qu’il y a des “effets zones” importants. En Occitanie par exemple, nous avons de bons rendements pour les lentilles, liés au caractère argilo calcaire filtrant des sols de la zone ».
« Je me suis lancé dans cette filière légumes secs car cela m’offre un débouché garanti »
Guillaume Saintignan, agriculteur et membre du conseil d’administration d’Euralis, est producteur de grandes cultures à Lussan-Adilhac (Haute-Garonne) avec une SAU de 150 hectares. Il travaille sur des sols argilo-calcaires, sans irrigation. Face à la garantie d’un débouché, il s’est lancé il y a deux ans sur les lentilles (5 hectares) et les pois chiches (7 hectares). « Je tire un bilan positif de la récolte de légumes secs cette année. Les rendements sont corrects, conformes à nos prévisions : 2,5 tonnes à l’hectare pour les pois chiches et 1 tonne pour les lentilles. Je viens de m’engager pour une troisième année, sur 12 hectares de pois chiches uniquement, en raison de mes assolements. »
Consommation des légumes secs : un intérêt croissant pour les protéines végétales
Côté consommation, Euralis et Bonduelle soulignent l’intérêt croissant des consommateurs pour les protéines végétales et les produits cultivés et transformés en France.
Dans un contexte compliqué pour les produits de grande consommation en 2023 (volumes d’achats en retrait de -3 % sur un an), les légumineuses ont tiré leur épingle du jeu, explique Euralis. Les volumes achetés de légumineuses ont observé une hausse de +3 %, tandis que la valeur d’achat a bondi à +16 % en raison de l’inflation.
Dans la catégorie légumes secs appertisés, les principaux produits achetés sont les haricots secs (près de la moitié des volumes), devant les lentilles (31 %) et les pois chiches (22 %).
Deux autres catégories de produits se démarquent par leur progression constante ces dernières années : les tartinables frais (le houmous notamment) et les alternatives végétales (boulettes, galettes, simili-carnés…). En outre, les légumineuses commencent à entrer dans la fabrication des plats cuisinés, a noté l’institut technique Terres Inovia.
(1)Les conseillers Euralis travaillent avec les producteurs sur les sujets agronomiques (diagnostic de sol, fertilité, optimisation des assolements, des rotations, maîtrise de la gestion de l’eau…) ; le service technique de Bonduelle apporte son expertise sur les plans de production, le service technique, la transformation. Les légumes secs sont triés chez Lidea à Francescas (Lot-et-Garonne) et ils sont mis en conserve à l’usine de Bonduelle de Renescure (Nord).