Etude Agrican
Le soleil et les pesticides augmentent le risque de certains cancers chez les agriculteurs
Par rapport au reste de la population, le risque de certains cancers est moins élevé pour les agriculteurs. Moins de cancers des poumons, du larynx, de l’œsophage, de la vessie. En revanche, les professionnels de l’agriculture ont un risque plus élevé de myélomes, de lymphomes et de cancers de la prostate. Tels sont les résultats actualisés sur la période 2014-2019 de l’étude épidémiologique Agrican lancée en 2005.
Par rapport au reste de la population, le risque de certains cancers est moins élevé pour les agriculteurs. Moins de cancers des poumons, du larynx, de l’œsophage, de la vessie. En revanche, les professionnels de l’agriculture ont un risque plus élevé de myélomes, de lymphomes et de cancers de la prostate. Tels sont les résultats actualisés sur la période 2014-2019 de l’étude épidémiologique Agrican lancée en 2005.






En octobre 2019, Ségolène Royal affirmait sur BFMTV que « dans la population agricole, le taux de cancer est bien plus élevé en moyenne que dans le reste de la population ».
L'information était décortiquée par la Cellule Vrai du Faux de France Info qui expliquait que l’affirmation de l’ancienne ministre de l’Environnement était « plutôt fausse ».
S’appuyant sur les résultats de l’enquête Agrican (agriculture et cancer) menée depuis une quinzaine d’années par la Mutualité sociale agricole (MSA) auprès de 180 000 affiliés, la chaîne de radio indiquait qu’il n’y avait en fait « pas plus de cancers en général » chez les agriculteurs « mais certains types de cancer » plus présents chez les agriculteurs que dans le reste de la population. Le cancer de la peau en particulier, en raison probablement d’une exposition plus forte au soleil pour cette catégorie socio-professionnelle.
Nouvelle intervention de Ségolène Royal, cette fois au micro de Jean-Jacques Bourdin. Elle y évoque notamment le cancer du sein. Ce qui avait valu, le 10 octobre, une petite séance de « désintox » dans le 28 minutes sur Arte.
Les résultats de l’étude Agrican sur la période 2014-2019 ont également été repris dans Ouest France début décembre. Dans le journal breton, Pierre Lebailly, docteur chercheur épidémiologiste à l’Unité Inserm, Centre François Baclesse, à Caen, confirme que certains cancers sont moins présents dans la population agricole. « Les agriculteurs présentent toujours moins de cancers que dans la population générale (-3 %). C’est particulièrement vrai pour les poumons (-41 % pour les hommes, -32 % pour les femmes), larynx (-44 %), œsophage (-21 %), vessie (-23 %) », résume Ouest France.
En revanche, les agriculteurs vont développer plus de myélomes (+25 % chez les hommes, 22 % chez les femmes) ou de lymphomes (47 % chez les hommes, 55 % chez les femmes). Et ce risque de cancer plus élevé serait lié à l’utilisation de produits phytosanitaires. « AgriCan, conforté par deux autres études scientifiques norvégienne et américaine, établit un lien entre l’exposition au glyphosate, l’herbicide controversé, et des cas de lymphomes », affirme Ouest France. De même pour l’insecticide terbufos. Le Lindane, antiparasitaire pour bovins « serait impliqué dans les cancers de la prostate d’éleveurs », rapporte encore le quotidien régional.