Le phosphate marocain participe au grand élan agricole du Nigéria
Le groupe marocain OCP, Office chérifien des phosphates, a conclu un accord avec l’industriel nigérian Dangote. La signature officielle a eu lieu le 2 décembre 2016, en présence des deux chefs d’Etat. L’accord porte sur la construction d’une plate-forme de production d’engrais au Nigéria. Il s’agit d’une mise en commun d’unités de production complémentaires, phosphate marocain et gaz nigérian. L’investissement d’un montant de 2,5 milliards de dollars US vise à répondre à la forte demande d’engrais au Nigéria et dans les pays voisins. OCP entend ainsi mettre à disposition des engrais adaptés sur le marché local nigérian tout en mettant en œuvre parallèlement des mesures d’accompagnement des agriculteurs africains.
Le groupe marocain s’est pour cela allié à la Fédération des producteurs et distributeurs d’engrais du Nigéria (Fepsan). Pour le Nigéria, l’enjeu est de taille. Le pays actuellement le plus peuplé d’Afrique avec une population estimée à près de 186 millions d’habitants en 2016 connaît une croissance considérable. L’ONU (Organisation des Nations Unies) prévoit que le nombre d’habitants au Nigéria pourrait atteindre 400 millions en 2050. Il passerait ainsi à la troisième place au niveau mondial, derrière l’Inde et la Chine, mais devant les Etats-Unis ou le Brésil. Dans une interview publiée dans Africa Progress Panel, l’ancien président du Nigéria Olusegun Obasanjo voit dans l’agriculture le « nouveau pétrole » du Nigéria. Le plus important producteur africain de ce précieux or noir mise désormais aussi sur « l’or vert ». « Je suis fier que le Nigéria soit en train de devenir un leader de la transformation agricole en Afrique grâce à l’Agenda de transformation agricole (ATA), un ensemble de réformes courageuses adoptées en 2011. » Ce Growth enhancement support scheme, programme de soutien à l’augmentation de la croissance, vise notamment à améliorer l’accès aux engrais et aux semences. « La croissance agricole peut changer la donne, assure l’ancien président, car elle permet de réduire la pauvreté deux fois plus vite que l’essor d’autres secteurs ».