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Le nouveau label de la Fnab fait la part belle à la biodiversité

Outre un important volet social, la Fédération nationale d’agriculture biologique intègre de nombreux points mettant l’accent sur la protection de la biodiversité dans son nouveau label bio.

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La Fnab s'engage à préserver encore plus la biodiversité.
© fnab

« Avec cette démarche, nous nous inscrivons dans un esprit de différenciation pour faire mieux que le cahier des charges européen. C’est le résultat de l’implication des producteurs de toutes les filières. C’est le résultat d’un consensus sur la biodiversité » a expliqué Philippe Camburet, président de la Fnab dans un webinaire de présentation le 22 février. Les mesures décidées ont été pensées pour répondre à plusieurs enjeux pour enrayer la perte de la biodiversité : le besoin de valoriser les efforts déjà entrepris dans toutes les fermes du réseau, l’urgence des enjeux climatiques et l’effondrement de la biodiversité, la nécessité de favoriser les auxiliaires en leur fournissant le gîte et le couvert, le besoin de faire évoluer les pratiques culturales pour préserver les équilibres biogéochimiques. « On trouve en moyenne dans les fermes bio 30 % d’espèces et 50 % d’individus en plus. Nous pouvons encore aller plus loin pour ramener de la biodiversité dans nos fermes. Il nous faut faire de la biodiversité un objectif direct et affirmé dans nos pratiques agricoles, pas juste un bénéfice secondaire du cahier des charges » commente Olivier Devêvre, référent biodiversité du label Fnab.

11 critères obligatoires

Le label s’appuie sur 11 critères obligatoires (venant s’ajouter aux 9 critères sociaux) et interconnectés dont 4 principaux : la diversité des types d’infrastructures agro-environnementales (IAE), la part des IAE, la gestion des IAE et l’encadrement de la taille des parcelles.  Il préconise de favoriser la diversité des cultures et la couverture du sol, réduire le travail du sol, interdire les nouveaux OGM (CMS et NBT) et OGM cachés et les fertilisants controversés (fertilisants risquant de contenir de l’azote de synthèse, vinasse de betteraves non-bio, effluents d’animaux ayant consommé des OGM), limiter les antiparasitaires sur les animaux d’élevage.

Pendant les trois premières années de labellisation 8 critères au choix sur 11 devront être validés. Plusieurs critères seront évolutifs avec différents paliers qui pourront s’étaler sur cinq ans. Enfin, les critères seront adaptés selon les productions.

Un objectif de 300 fermes labellisées fin 2022

Cécile Claveirole, pilote du réseau agriculture à France Nature Environnement, estime : « Avec ce label, la Fnab améliore encore la certification bio avec des critères très exigeants. Il s’agit d’un label privé qui se rajoute à la jungle des labels existants. Il va donc falloir le faire connaître auprès des consommateurs et des distributeurs pour qu’on s’en empare et il ne va pas falloir baisser le niveau d’excellence au fil des années ».

Le processus de labellisation est en cours. En septembre, les premières fermes pourront s’inscrire dans cette nouvelle démarche. « Notre objectif est de 300 fermes labellisées fin 2022 et dix fois plus d’ici cinq ans. Aujourd’hui nous travaillons avec Ecocert. A terme, l’idée est de trouver des accords avec l’ensemble des organismes de contrôle. Pour ce qui est de la communication, elle devra se faire au niveau national et local à travers les fermes labellisées qui pourront directement informer les consommateurs avec des journées portes ouvertes ou des animations » explique Stéphanie Pageot, en charge du label à la Fnab.

« Cela va demander une approche volontaire et une amélioration continue de notre fonctionnement »

Et les agriculteurs, qu’en pensent-ils ? Jérémy Ditner, administrateur de la Fnab, est céréalier en Alsace. Il a converti l’exploitation familiale au bio il y a quelques années en se préoccupant tout d’abord des sols puis en travaillant sur les infrastructures comme les haies ou les arbres. Il réfléchit désormais à la création d’une marre. Aujourd’hui, il analyse sa situation ainsi : « Pour pouvoir entrer dans ce nouveau label, je vais devoir améliorer plusieurs choses car je ne suis pas à jour sur le niveau de diversification des cultures. Il va donc falloir que j’en mette de nouvelles en place. Cela va demander une approche volontaire et une amélioration continue de notre fonctionnement »

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