Le ministre de l’Agriculture allemand veut mettre un terme à l’élevage intensif
Cem Özdemir, le tout nouveau ministre allemand de l’Alimentation et de l’Agriculture, multiplie les déclarations stigmatisant l’élevage industriel et les denrées alimentaires vendues à bas prix.
Cem Özdemir, le tout nouveau ministre allemand de l’Alimentation et de l’Agriculture, multiplie les déclarations stigmatisant l’élevage industriel et les denrées alimentaires vendues à bas prix.
L’ancien chef de file des Verts a été nommé au poste de ministre de l’Alimentation et de l’Agriculture le 8 décembre dernier et a été bien accueilli par l’ensemble des agriculteurs alors qu’il est végétarien et prône une agriculture durable. « Ceux qui qui veulent continuer à manger de la viande peuvent le faire. Ceux qui produisent de la viande peuvent également continuer, mais en respectant le bien-être animal, la protection du climat, et pas au détriment de notre environnement » a-t-il déclaré au journal Stuttgarter Zeitung avant sa nomination. Le ministre se qualifie de « protecteur suprême des animaux de ce pays » et entend bien éradiquer l’élevage intensif du paysage agricole outre-Rhin car pour lui, cette pratique est « un mode de production qui ruine les agriculteurs, augmente la cruauté envers les animaux et nuit au climat », comme il l’a déclaré au quotidien allemand Bild, des propos repris dans un article de Sciences et Avenir du 10 janvier dernier. Cem Özdemir souhaite que les conditions d’élevage soient optimales en réduisant les cheptels et voudrait mettre en place un label national garantissant le bien-être animal. Le ministre de l’Agriculture dénonce par ailleurs les prix « dérisoires » ou « cassés » affichés en rayon, des prix tirés vers la bas par les quatre grandes enseignes du pays (Lidl, Aldi, Edeka et Rewe).
Plus de surfaces bio
Cem Özdemir déplore que les exploitants ne soient pas rémunérés à leur juste valeur et réfléchit à une interdiction des ventes à perte. Pour lui, une augmentation des prix va être nécessaire car le prix d’un produit doit tenir compte de sa qualité écologique.
Ninon Renaud écrit dans son article paru dans Les Echos le 18 janvier dernier que le ministre de l’Agriculture « estime avoir le soutien de l’opinion publique : selon une étude de Greenpeace, 87 % des personnes interrogées seraient favorables au label du bien-être animal et 85 % seraient prêtes à payer plus cher pour des produits plus qualitatifs ». « La majorité attend un changement, nous allons le concrétiser » affirme Cem Özdemir qui est en plein accord avec la nouvelle venue au ministère de l’Environnement, Steffi Lemke, elle aussi issue des Verts. Cette dernière veut « initier une nouveau départ pour l’agriculture ». Tous deux estiment que les aides versées aux agriculteurs ne devraient pas dépendre de la taille des exploitations, mais devraient revenir à celles qui sont les plus respectueuses de l’environnement. Cem Özdemir martèle dans les médias allemands que l’objectif de la coalition au pouvoir est d’atteindre 30 % des surfaces agricoles consacrées au bio d’ici 2030, contre 10 % aujourd’hui.