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Le Déméter 2022 pose les nouvelles frontières de l’alimentation
Le Club Déméter, en partenariat avec l’Iris, vient de publier « Le Déméter 2022, Alimentation : les nouvelles frontières », la 28e édition du genre. Présentation de l'ouvrage.
Le Club Déméter, en partenariat avec l’Iris, vient de publier « Le Déméter 2022, Alimentation : les nouvelles frontières », la 28e édition du genre. Présentation de l'ouvrage.
Une cinquantaine d’auteurs et de collaborateurs, experts pluridisciplinaires, ont participé à cet ouvrage collectif comportant 400 pages d’analyses prospectives sur l’agriculture et l’alimentation mondiales réparties en 18 chapitres. Les nouvelles frontières de l’alimentation sont donc le fil conducteur de tout le livre. « La première partie intitulée « Agrosphères » est consacrée à l’alimentation et explore ces nouvelles frontières en termes de production et d’innovation. De nouvelles frontières se posent aussi au niveau des différents acteurs puisque nous sommes dans des débats stratégiques où les états musclent leurs marchés. Ces nouvelles frontières sont aussi potentiellement de nouvelles barrières entre les hommes et les pays. Parler d’alimentation, c’est parler d’un levier de puissance » explique Matthieu Brun qui a codirigé la rédaction de l’ouvrage.
Influenceurs et qualité alimentaire
Différents sujets d’actualité qui interrogent sont traités au fil des chapitres. « Qualité alimentaire : la grande oubliée des réseaux » est l’un d’entre eux. Cendrine Auguères, l’une des auteures qui est enseignante-chercheure en marketing à l’Institut national polytechnique et l’Ecole d’ingénieurs de Purpan, explique : « Nous avons voulu questionner la prise de parole des influenceurs en ce qui concerne la qualité alimentaire. En se basant sur différents critères nous arrivons à la conclusion que notre étude de 3 000 posts ne va pas du tout dans un discours de connaissance de la qualité alimentaire ». L’alimentation au prisme de la géopolitique, les normes, les futurs alimentaires au défi de l’anthropocène, bien se nourrir pour bien vieillir, l’éducation alimentaire en Amérique latine, se nourrir en territoire difficile, les restaurations collectives de demain ou encore la seafood tech, agriculture et e-commerce en Afrique sont aussi abordés au fil des pages.
Un point sur l’avenir
La seconde partie du livre est consacrée au futur et s’intitule « Regards d’avenir ». Le sujet « Agriculture et alimentation : la nouvelle guerre des étoiles ? » aborde la question de la problématique alimentaire qui demeure essentielle dans la réussite de la conquête spatiale. « Quelles seront les cultures et les espèces à retenir ? Est-ce que la seafood et les insectes vont avoir un rôle majeur ? » s’interroge Quentin Mathieu, responsable économie de La Coopération Agricole. Pour lui, « Les enjeux géopolitiques vont dépasser le cadre terrestre comme on le voit avec les vols commerciaux mis en place par des milliardaires. Les pays vont certainement beaucoup investir conjointement sur les thématiques agricole et spatiale ».
Aliments stratégiques
Les agroéquipents du futur, l’Europe par temps de crise, le grand retour du rail, facteur de sécurité alimentaire, le retour en grâce du beurre, les rêves d’autosuffisance alimentaire de Singapour, les fonds d’investissement dans le secteur de l’alimentation et de l’agriculture sont également des sujets abordés. Les grands témoins sont cette année Haweya Mohamed et Ammin Youssouf, entrepreneurs et cofondateurs d’Afrobytes dans un article intitulé « L’Afrique en marche vers le digital ».
Les « Repères » clôturent l’ouvrage. A partir de cartes, d’infographies et d’analyses prospectives thématiques, huit fiches repères sont proposées. Sont ainsi décryptés, entre autres, les pertes et gaspillages alimentaires, l’accès à l’eau mais aussi des denrées comme les fruits et légumes, les céréales, les produits de la pêche et de l’aquaculture, le thé, le café et le cacao. « Tous ces produits sont stratégiques parce qu’ils impliquent un très grand nombre de consommateurs mais aussi de nombreux producteurs, transformateurs, exportateurs et importateurs » conclut Anaïs Marie, chargée de publication et des études, Club Déméter.