Vache normande : comment évoluent les caractéristiques de la race ?
Vache française, race laitière mais aussi reconnue pour ses capacités bouchères, la vache normande fait évoluer ses caractéristiques. Décryptage des évolutions du cheptel mais aussi de toutes les actualités de la race : normandisation, standard de la race, développement de filière... Avec Corentin Delaunay, directeur de l'organisme de sélection Normande.
Vache française, race laitière mais aussi reconnue pour ses capacités bouchères, la vache normande fait évoluer ses caractéristiques. Décryptage des évolutions du cheptel mais aussi de toutes les actualités de la race : normandisation, standard de la race, développement de filière... Avec Corentin Delaunay, directeur de l'organisme de sélection Normande.
- La vache normande, une race pleine d’attrait
- Les orientations de la race avec l’OS Normande
- Un standard de la race en vache normande pour la fin d'année
- La région Normandie locomotive pour la race
La vache normande, une race pleine d’attrait
Une race laitière mixte
La race bovine Normande fait partie des races laitières mixtes. Les éleveurs qui l'utilisent tirent leur revenu de la production laitière, mais aussi de la production de viande. Son lait est riche, autant en matière grasse qu'en matière protéique. Elle a contribué à la réputation des fromages, beurres et crèmes de la région Normandie.
Une race valorisée qu’importe l’âge ou le sexe
Les animaux mâles normands peuvent être valorisés aussi bien en veau de boucherie, qu'en jeunes bovins ou qu'en bœufs. Les femelles normandes, même après plusieurs lactations, donnent une viande savoureuse connue dans toute la France pour sa saveur et son persillé.
Voir aussi : Oreillette, une vache normande égérie de la 60e édition du Salon international de l’agriculture
Les orientations de la race avec l’OS Normande
Les orientations de la race sont définies au sein de l'OS Normande en collaboration avec les deux schémas de sélection.
La caractéristique lait de la vache normande
« Si on regarde l'évolution des caractéristiques de la race normande, celle qui a le plus progressé, c'est la caractéristique lait », souligne Corentin Delaunay, directeur de l'OS Normande. En effet, la vache normande a la capacité de faire du lait selon la conduite qu'on lui adapte. « Aujourd'hui avoir des troupeaux à 7 500 kg - 8 000 kg de lait de moyenne, c'est accessible aisément avec du fourrage de qualité », ajoute Corentin Delaunay.
L'organisme de sélection constate aussi une grosse progression au niveau des mamelles, fruit d'un vrai travail de la génomique et des schémas de sélection.
Des taux butyreux et protéiques
Au niveau des aplombs, un travail est mené sur l'angle du pied, l'objectif étant d'avoir des vaches laitières qui pâturent bien et longtemps. Pour ce qui est des taux Butyreux (TB) et taux protéiques (TP), la qualité est toujours au rendez-vous, même si comme le concède Corentin Delaunay, « lorsqu'on va chercher la quantité de lait, on pourrait parfois avoir tendance à perdre un peu de TB et TP, donc on ne relâche pas la vigilance sur ces critères pour ne pas dériver de ce qui fait les caractéristiques de la race bovine normande».
Les qualités bouchères de la vache normande réaffirmées
Enfin, le potentiel de la qualité bouchère de la vache normande reste existant car le cheptel normand a la capacité à faire de la viande et un squelette qui est fait pour. L'ISU (index synthèse unique) avait été revu dès 2018 pour remettre en avant les capacités bouchères et préserver cette double aptitude. L'organisme mène toujours une action sur la précocité pour atteindre un vêlage jeune.
Un standard de la race en vache normande pour la fin d'année
Mise en place d’une cellule pour mener la réflexion sur les standards de la vache normande
Autre élément central, la race bovine normande n'avait pas de standard de race jusqu'à aujourd'hui. Une cellule technique avec des représentants d’éleveurs de centres d'insémination qui sont au sein de l'OS, des entreprises de conseils en élevage et un échantillon de techniciens, se réunissent dès le 10 octobre pour commencer à réfléchir au meilleur compromis qui définira le standard de la vache normande. Ces travaux vont être menés jusqu'à la fin d'année.
L’enjeu est de valoriser la mixité de la race laitière
L'objectif consiste à définir l'animal qui permet d'avoir une bonne valorisation bouchère tout en préservant ses aptitudes laitières et en ayant de bonnes caractéristiques de marche, de capacité mammaires et de longévité.
Ce qui permettra de définir des optimums en termes d'index pour la vache normande. « Comme on sait qu'aujourd'hui 70% des éleveurs accouplent leurs femelles plutôt avec des synthèses que poste par poste, on se doit d'avoir des synthèses qui reflètent vraiment ce qui est recherché en race normande », précise encore le directeur de l'organisme de sélection.
La région Normandie locomotive pour la race
Un accord tripartite entre éleveur, région Normandie et transformateur
Si la région Normandie est très attachée à la vache normande et se veut une vraie locomotive pour la race, une campagne de « Normandisation » des troupeaux avait déjà vu le jour il y a quelques années, sans donner entière satisfaction. Depuis, une concertation a donné le jour en juin 2023 à un contrat tripartite entre l'éleveur, la région Normandie et le transformateur. Dans ce cadre, si le transformateur s'engage à payer le lait des vaches normandes de façon différenciée, l'éleveur peut prétendre à un accompagnement financier (voir encadré).
La vache normande valorisée par des adhésions croissantes
Ce qui fait aussi l'actualité de la race normande et de l'OS, c'est la dynamique des adhésions, grâce à la mise en place d'une carte de services à deux niveaux. En déploiement depuis un an et demi, le résultat est déjà bien visible avec un nombre d'adhérents qui est passé de 850 à près de 1 500 aujourd'hui, et sans doute 2 000 à la fin d'année et qui permettra ainsi de toucher 80% des éleveurs inscrits au contrôle laitier.
La création d’un groupe pilote en Bretagne
Pour accompagner ce développement, « on développe nos services, avec par exemple la création d'un groupe pilote en Bretagne, qui permet aux éleveurs de la race normande d'échanger sur leurs pratiques, en prenant comme documents de base les bilans génétiques qu'on leur fournit pour parler de morphologie, sélection, effet milieu, trucs et astuces...»
Un partenariat avec Ma Normande
Enfin, dernière actualité dans le développement des filières cette fois, la signature d'un accord de principe avec Ma Normande locale filière bretonne et ligérienne pour l'instant, dont l'objectif est de travailler avec les restaurateurs et la restauration collective (cantine scolaire, maisons de retraite…)
Aides à la Normandisation du cheptel
- Aide par la voie adulte : aide à l’achat de femelles amouillantes ou en lactation de qualité génétique d’un montant de 460 €euros €.
- Aide par la voie jeune : aide à l’achat de jeunes génisses afin de les élever en vue de les intégrer dans le troupeau par renouvellement du cheptel pour un montant de 100 €euros.
- Aide pour l’achat et l’implantation d’embryons de race normande : montant d'aide 110 euros €/ implantation.
- Aide pour l’achat de semences sexées de race normande : montant d’aide de 35 euros €/ dose de semence.