Une expérimentation bas carbone lancée à Trévarez
Un nouveau programme d’essais pour voir jusqu'où descendre sans nuire à la performance économique.
Un nouveau programme d’essais pour voir jusqu'où descendre sans nuire à la performance économique.
Toute la filière en est convaincue : "le bas carbone sera un accès au marché de demain, estime Jean-Hervé Caugant, élu à la chambre de Bretagne, en citant l'Irlande ou la Nouvelle-Zélande. Il nous faudra être aussi bons voire meilleurs que les autres". Pour réduire cette empreinte carbone, les élevages laitiers peuvent compter sur de nombreux leviers : la gestion du troupeau en avançant l'âge au vêlage ou en limitant le renouvellement, l'alimentation en réduisant le recours aux concentrés, la conduite des cultures en jouant sur la fertilisation ou le carburant, le stockage de carbone en misant sur le type ou la durée de vie des prairies, l'agroforesterie...
"Des solutions que nous allons tester sur la ferme expérimentale de Trévarez (1), indique Solenne Dupré, de la chambre d'agriculture de Bretagne. Pour cet essai, nous disposons d'un troupeau de 120 laitières, avec un objectif de production de 8 000 kg de lait avec 400 kg de correcteur azoté mais sans concentré de production". Le pâturage sera volontairement limité à 25 ares par vache pour coller avec les contraintes des élevages bretons, le renouvellement à 45 génisses par an. La ration hivernale comprendra 40 % d'ensilage d'herbe. Du tourteau de colza sera utilisé pour son effet améliorateur sur les taux et son poids carbone plus faible.
Réduire l'empreinte carbone de 20 %
Du côté des cultures, les rotations intégreront des prairies temporaires et de nouvelles haies seront implantées, pour favoriser le stockage de carbone. Les légumineuses trouveront leur place dans les prairies et les achats d'engrais seront réduits au minimum. Pour maximiser la qualité des fourrages, les ensilages d'herbe se feront en coupe précoce jusqu'à fin juin. "Puis en coupes tardives, pour limiter temps de travail et coût". Car l'objectif de cet essai est bien de vérifier l'adéquation entre efficience environnementale, rentabilité économique et viabilité "travail" du nouveau système.
Mais de nombreuses questions restent en suspens... "En limitant les animaux improductifs, on va libérer des prairies", cite à titre d'exemple Sylvain Foray d’idele. Les retourner pour y implanter des céréales fertilisées avec des engrais minéraux n'irait-il pas à l'encontre de l'objectif bas carbone ? "Il va falloir mesurer l'incidence de chaque décision à l'échelle globale". FACU "Puis, une fois l'essai terminé, faire savoir à nos concitoyens que les agriculteurs agissent pour lutter contre le réchauffement climatique", rajoute Jean-Hervé Caugant.FIN FACU