Aller au contenu principal

Un projet structurant bâti en cinq ans

Une nouvelle coopérative Les Fruitières de Savoie  a vu le jour. Issue de la fusion de quatre coopératives, elle collecte 48 millions de litres de lait auprès de 161 producteurs.

En Savoie et Haute-Savoie, ce sont les coopératives laitières qui sont propriétaires des outils de transformation; ils sont mis à disposition d’un fromager qui fabrique et commercialise les fromages. Il a fallu l’abandon en 2011 d’une coopérative par son fromager pour enclencher la réflexion qui a abouti en février dernier à la naissance des Fruitières de Savoie. Quinze millions de litres de lait se sont retrouvés du jour au lendemain sans débouchés ; la solidarité a joué et le lait a été réparti entre trois fruitières voisines qui travaillaient toutes trois avec le même fromager Chabert. « Nous avons alors constitué une association pour imaginer une solution structurante et travailler tous ensemble avec un seul fromager», raconte Sébastien Grange, président de la nouvelle coopérative.

Cinq sites spécialisés par type de fabrication ou (suivant la photo choisie : Huit millions d’euros ont été investis en trois ans par les producteurs

Pour obtenir une meilleure valorisation, les ateliers de transformation ont été spécialisés par type de fabrication. Les Fruitières de Savoie disposent de cinq sites : un site AOP (Abondance, Tome des Bauges), trois sites IGP (Emmental, Tomme de Savoie, et Gruyère France/Tomme de Savoie), et un cinquième site dédié à des fromages de diversification et habilité en bio. Huit millions d’euros ont été investis en trois ans par les producteurs. Notamment sur le site de diversification où deux nouvelles lignes de fabrication ont été installées, l’une pour une pâte pressée cuite (Cœur de Savoie), l’autre pour des fabrications "type pâte molle", « une première en Savoie ». La fabrication de la pâte molle a démarré il y a six mois avec un objectif à trois millions de litres.

« Nous travaillons en partenariat étroit avec notre fromager, qu’il s’agisse du projet ou du prix du lait, » insiste Sébastien Grange. La coopérative a un contrat de vente de lait annuel avec lui. C’est lui qui assure la collecte du lait et gère tout le personnel. En revanche la coopérative est propriétaire des tanks à lait. Elle emploie un administratif à mi-temps partagé avec la fromagerie Chabert, en charge de la préparation des payes de lait. La facturation est déléguée à un centre de gestion.

En 2016 un prix A à 410 €/1000 l en IGP et à 500 €/1000 l en AOP

La zone de collecte de la coopérative couvre environ 40% de la zone IGP des Savoies ; l’essentiel du lait est valorisé en IGP. Seule une vingtaine d’exploitations, soit 5 millions de litres, sont en zone AOP. Côté prix du lait, la coopérative a réussi à maintenir des prix stables par rapport à 2015 après des hausses en 2013 et 2014. « Les marchés des fromages sont stables ou légèrement positifs. La ligne fixée en 2016 pour le prix du lait avant effet qualité (prix A) est de 410 €/1000l en IGP ou fromages de diversification; elle est de 500 €/1000l en AOP et 530 €/1000 l en bio. Il peut y avoir des petits ajustements en cours d’année", précise Sébastien Grange.

La coopérative régule la production de lait en concertation avec son fromager. « Nous avons un système de double volume, avec une référence A liée à son marché et un volume B pour le lait de dégagement. Les fromages de diversification évitent d’aller trop vers les marchés de dégagements, tout en protégeant les fromages sous signes de qualité. Il n’y a pas eu de B pendant deux ans. Nous avons du B à 300 € sur les six premiers mois de 2016 car la production a été très dynamique en 2015. En règle générale, le B représente 10% des volumes».

Quant à l’offre de fromages, elle est régulée au niveau de la filière, comme le permet le "paquet lait". « Tous nos syndicats de produits ont mis en place ou sont en train de mettre en place des RRO (Règles de régulation de l’offre)».

Les plus lus

<em class="placeholder">Nicolas Legentil, éleveur normand et co-président de l’AOP FMB Grand Ouest et Normandie</em>
« J’ai deux acheteurs, Lactalis et Savencia, deux tanks mais seul le camion Eurial me collecte dans le Calvados »

Bloqué dans son développement par un contrat avec Lactalis pénalisant tout dépassement, Nicolas Legentil, éleveur laitier dans…

<em class="placeholder">Bertrand et Hervé Lecaplain,entourés de Romain Gaslard et Benjamin Gramont : « Nous avons voulu que la transmission se fasse dans un esprit gagnant-gagnant, aussi bien ...</em>
« Notre envie de transmettre notre élevage laitier à des jeunes nous mène depuis dix ans »

Au Gaec de la Rihouerie, dans la Manche, la transmission de l’exploitation à des tiers a été savamment anticipée. Un projet de…

<em class="placeholder">Alice Nothhelfer, vétérinaire consultante</em>
Abreuvement : « Le manque d’eau freine la production dans neuf élevages sur dix »
L’incidence d’un apport d’eau insuffisant sur les performances et la santé des vaches reste souvent peu palpable en élevage.…
<em class="placeholder">vaches laitières aux cornadis</em>
Le vinaigre de cidre, un allié pour la santé des vaches

Produit naturel et peu coûteux, le vinaigre de cidre est utilisé traditionnellement sur le terrain par des éleveurs pour…

<em class="placeholder">Jean Mollon, éleveur, et Anthony Plantard, salarié </em>
Attractivité : quand les laiteries aident les éleveurs à partir en vacances

Les laiteries basques Etxaldia et Onetik ont constitué des groupements d’employeurs et aident financièrement une soixantaine…

<em class="placeholder">salle de traite</em>
Temps de travail : des semaines de 50 heures pour les élevages laitiers en moyenne en Bretagne

Dans une étude sur le temps de travail, des systèmes laitiers conventionnels et biologiques bretons ont été analysés sous l’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière