Un projet d’ampleur pour prévenir les mammites grâce aux plantes
Le laboratoire Biodevas, avec la caution scientifique d’Inrae, teste sur cent fermes Sodiaal l’efficacité de solutions naturelles dans la prévention des mammites.
Le laboratoire Biodevas, avec la caution scientifique d’Inrae, teste sur cent fermes Sodiaal l’efficacité de solutions naturelles dans la prévention des mammites.
L’institut de recherche Inrae, le laboratoire spécialiste des biosolutions Biodevas ainsi que la coopérative Sodiaal ont donné le coup d’envoi du projet Néolac (1). Doté d’un budget de 2,5 millions d’euros sur quatre ans, il vise à réduire l’utilisation des antibiotiques en élevage afin de lutter contre l’antibiorésistance.
Concrètement, l’objectif est de valider scientifiquement l’efficacité de solutions naturelles à base d’extraits de plantes dans la prévention des mammites, que cela soit au tarissement, lors de la période peripartum ou en lactation. Pour cette dernière phase, un premier essai de terrain est d’ores et déjà en cours sur cent fermes Sodiaal volontaires.
« Le coût annuel des mammites pour une exploitation est de 5 000 à 7 000 euros », témoigne Sébastien Serieye, chargé du projet Néolac pour la coopérative. Soit près de dix millions par an rien que pour l’ensemble des adhérents Sodiaal. « À cela s’ajoutent, pour tout l’hexagone, trois millions d’euros de détournement des citernes qui sont pris en charge par l’interprofession », renchérit Damien Lacombe, président de la coopération laitière.
Des économies pour toute la filière
Outre l’intérêt économique de la prévention des mammites, les solutions proposées par Biodevas sont simples d’utilisation pour les éleveurs. Il suffit, quotidiennement, de les incorporer directement dans l’alimentation avec la mélangeuse. « Cela ne nous demande aucun travail supplémentaire », explique Joël Clavreuil, associé coopérateur chez Sodiaal, qui teste actuellement la solution sur son Gaec de 140 vaches. « Il ne s’agit pas d’un traitement individuel, ni devant être pris à des moments très spécifiques. Cela facilite grandement la gestion, alors que les traitements curatifs désorganisent complètement le travail sur l’exploitation », renchérit-il.
Enfin, la forte odeur d’huiles essentielles que dégagent les flocons ne semble pas déranger les vaches. « Lors des premiers tests, il n’y a eu aucun effet sur la prise alimentaire », assure Marion Boutinaud, scientifique en charge d’un essai en conditions contrôlées à la ferme expérimentale de Mejusseaume, en Bretagne.