Un herbographe fait maison
Producteur laitier dans l’Orne, Didier Gallot a développé un tableur sur internet permettant aux six éleveurs de son groupe bio d’optimiser la ration de leurs vaches.
Producteur laitier dans l’Orne, Didier Gallot a développé un tableur sur internet permettant aux six éleveurs de son groupe bio d’optimiser la ration de leurs vaches.
Tout est parti d’un constat. « Nous nous réunissons régulièrement pour partager des informations sur nos élevages, mais nous avions le sentiment de ne pas connaître les chiffres des autres. J’ai donc conçu l’hiver dernier un tableau en ligne à l’aide de l’application gratuite Google Sheets. Tous les mois, nous enregistrons les quantités de lait livrées, les taux, les cellules et le prix du lait », explique Didier Gallot. Ce dernier a ensuite ajouté une feuille permettant aux six éleveurs de son groupe animé par Agro Bio Normandie d’enregistrer tous les mois la ration distribuée aux vaches en hiver et de calculer la quantité de lait permise par cette ration. « Nous nous basons sur les quantités de MS distribuées et des analyses de fourrages. »
Il s’est ensuite attaqué à la partie la plus complexe du projet, à savoir développer un outil pour optimiser la gestion du pâturage. Les données de pousse d’herbe sont enregistrées par chaque éleveur suite à des mesures réalisées avec un herbomètre équipé d’un compteur : surface d’herbe disponible, nombre de jours d’avance, hauteur de sortie souhaitée… « La feuille de calcul permet d’obtenir une courbe de croissance de l’herbe (kg de MS/ha/j) pour chaque exploitation et au final d’estimer la quantité d’herbe consommée par les vaches. » Le graphique qui en résulte a été baptisé herbographe.
Calcul de la croissance de l’herbe
Au final, la feuille de calcul, propre à chaque élevage mais consultable par tous les membres du groupe, regorge d’informations : production permise par la ration de base sans concentré, coût de concentré en euros/tonne de lait, quantité d’urée dans le lait… Un graphique à base d’histogrammes permet de visualiser les écarts entre la production laitière théorique et la « vraie ».
La valorisation de l’outil dépend de l’assiduité de chacun pour renseigner sa feuille de calcul. « Cet été, nous avons été un peu bousculés et ça été un peu compliqué, reconnaît Didier Gallot, mais cela va repartir dès cet automne. » Pour accéder aux informations et les modifier, il faut obtenir son accord.