Semez-vous vos prairies à la volée ou en ligne ?
Le semis des prairies à la volée permet une bonne dispersion des graines sur toute la surface. Il peut se réaliser de différentes façons. Mais le semis en ligne n’a pas dit son dernier mot.
Le semis des prairies à la volée permet une bonne dispersion des graines sur toute la surface. Il peut se réaliser de différentes façons. Mais le semis en ligne n’a pas dit son dernier mot.
Sylvain Tola, dans la Loire : « Je sème mes prairies en ligne sous couvert d’avoine »
« Je sème mes prairies en ligne (mélange de dactyle, RGA, TB, TV, luzerne…), car je m’adapte au matériel dont je dispose : un semoir à engrais à tube Vicon et un semoir en ligne combiné avec herse rotative et rouleau. Je ne sème pas la prairie au semoir à engrais car le modèle à tube n’est pas assez précis et ne permet pas une bonne répartition des graines du mélange.
J’ai trouvé un itinéraire qui fonctionne bien, en semis sous couvert d’avoine en fin d’été ou à l’automne. L’avoine est semée à 40 kg/ha à la volée avec le semoir à engrais. Ensuite, je sème le mélange prairial au semoir en ligne, en relevant les éléments de semis juste au-dessus de la terre, de façon à ne pas enterrer les graines. La herse rotative enterre les graines d’avoine. Puis le rouleau tasse bien le tout. Cela fait des lignes épaisses de graines de prairies, et les graines d’avoine occupent les 14 cm d’interrangs. Ainsi, le salissement est maîtrisé par l’avoine qui couvre rapidement le sol. La prairie s’implante bien, les trèfles colonisent l’interrang et au bout d’un an, on ne voit plus les lignes de semis. Le semis en ligne – en plaçant la graine à une petite profondeur – permet, en conditions sèches, d’améliorer les chances de levée par rapport à un semis à la volée. »
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Jean-Baptiste Vazeille, en Haute-Loire : « Je préfère le semis à la volée sous couvert de méteil »
« Avant, je semais toutes mes prairies en ligne, à 14 cm d’écartement. Cela fait un interrang trop large, qui laisse trop de place aux adventices. Surtout que je travaille avec des mélanges suisses où les graminées sont moins rapides à s’implanter qu’avec des associations classiques à base de ray-grass ou qu’avec des mélanges à base de dactyle.
Puis, j’ai essayé le semis à la volée, pour que les graines couvrent mieux le terrain. Cela n’a pas toujours bien fonctionné. Pour réussir un semis à la volée, il faut que la surface du sol soit bien fine et plane et donc rouler avant. Enfin, en conditions trop sèches, cela fonctionne moins bien.
En 2023, tout a été semé à la volée en automne, sous couvert de méteil. J’ai d’abord semé le méteil en ligne, passé le rouleau, puis semé la prairie avec le même semoir en ligne en relevant les bottes à 4-5 cm du sol. Au bout de chaque descente, un clapet anti-bourrage, qui empêche la terre de remonter quand on recule, disperse les graines. Puis j’ai roulé à nouveau. Ces quatre passages tassent un peu trop le sol. Dans l’idéal, il faudrait un semoir double caisson pour réaliser seulement deux passages. »
Guillaume Le Bellego, dans le Calvados : « Je sème à la volée avec un semoir anti-limace centrifuge »
« Quand j’ai remis en prairie des terres cultivées, après un travail superficiel du sol au déchaumeur à dents à 3 cm de profondeur, j’ai semé une association ray-grass anglais et trèfle blanc, qui fonctionne très bien ici. J’ai utilisé mon semoir anti-limace centrifuge ; ce n’est pas très précis mais il répartit les petites graines sur 7 à 8 mètres de distance. Le résultat est satisfaisant : il n’y a pas de trous à la levée. Puis, je passe le rouleau. Je sème à la volée car c’est rapide et le résultat est satisfaisant, avec une bonne couverture du sol et moins de salissement qu’en semant en ligne. Je n’ai pas assez de prairies à semer qui justifient d’investir dans un matériel plus spécifique. »