Quel bilan tire Jean-Luc Poulain de son dernier salon de l’Agriculture en tant que président ?
Jean-Luc Poulain confie à Reussir.fr ses impressions au moment de la fermeture des portes du 60e salon de l’Agriculture.
Jean-Luc Poulain confie à Reussir.fr ses impressions au moment de la fermeture des portes du 60e salon de l’Agriculture.
En pleine crise de contestation agricole, le salon international de l'agriculture a fermé ses portes dimanche 3 mars après neuf jours intenses marqués par de nombreuses visites de politiques. Bilan avec Jean-Luc Poulain qui passe la main à la présidence du plus grand salon de France.
Comment avez-vous vécu cette dernière édition en tant que président du salon de l’Agriculture ?
Jean-Luc Poulain : Je l’ai vécue de manière plus interrogative que d’habitude, avec une ouverture après quatre semaines de mouvement social, un moment très tendu au moment de l’ouverture, pas toujours simple à gérer.
Cette ouverture délicate a fait fuir le visitorat le premier jour
Cette ouverture délicate a fait fuir le visitorat le premier jour, le lendemain, il était dans l’attentisme, à partir du lundi on a pu reconquérir les visiteurs, mais cela n’a pas suffi. On finit à 603 652 visiteurs (contre 615 204 visiteurs en 2023). On fait un salon correct sachant qu’il se déroulait en dehors des vacances scolaires parisiennes.
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Diriez-vous que cette édition a été trop politique avec 83 visites officielles ?
Que des politiques viennent sur le salon ce n’est pas un problème. Le souci c’est quand ils viennent pour faire de la politique électoraliste (avec les Européennes en ligne de mire), de la politique de bas étage.
Le souci c’est quand les politiques viennent faire de la politique bas étage
Le salon international de l’agriculture est privé, les politiques sont les bienvenus, mais on souhaite que leur visite soit utile aux agriculteurs, on essaie de circonscrire la démagogie.
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Concrètement que pouvez-vous faire pour recentrer leurs visites sur l’agriculture ?
C’est ce que j’ai essayé de faire lors de la conférence de début de salon en étant le porte-parole des agriculteurs présents.
Cette forte présence des politiques vous a obligé à renforcer la sécurité cette année, non ?
Cette année nous étions surtout en stade vigipirate maximal avant l’ouverture des JO, la préfecture de police a mis les moyens et nous avons dû renforcer les moyens humains à l’entrée du salon (pour la fouille des sacs) et à l’intérieur des halls avec des vigiles privés.
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Avez-vous eu peur lors de la visite d’Emmanuel Macron d’être débordé ? Avez-vous cru devoir faire évacuer le président de la République ?
Je vais peut-être être prétentieux mais je n’ai pas eu peur. En revanche j’étais interrogatif oui pour trouver la meilleure solution. Certains ont cru qu’il fallait écourter la visite du président, j’ai pu le penser aussi.
Quand j’ai vu sa combativité j’ai su que quoi qu’il arrive il allait aller au bout de sa visite
Mais quand j’ai vu sa combativité, j’ai su que quoi qu’il arrive, il allait aller au bout de sa visite. La contestation a été forte dans le hall 1 mais dès qu’il est arrivé dans le hall 4, ça s’est calmé. Il a reçu beaucoup de questions, souvent les mêmes, mais ça a été un sport de gentleman certes viril.
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Vous aviez mis en place des mesures pour éviter les dérives liées à la consommation d’alcool est-ce que cela a fonctionné ?
Nous n’avons pas eu d’évacuations sanitaires dues à l’alcool (contre 82 l’an dernier selon les dires d’Arnaud Lemoine, directeur du Ceneca, ndlr). Ce qui ne veut pas dire que l’on n’a pas eu des personnes ayant un peu trop bu.
Nous n’avons pas eu d’évacuations sanitaires dues à l’alcool
On n’a pas de verre et de bouteilles cassés comme l’an dernier. On a mis en place la SIA attitude avec le rappel sévère à la réglementation pour ceux qui servent de l’alcool, la mise en place de « désoiffeurs » et de fontaines à eau dans tous les halls.
Connaissez-vous votre successeur ?
Je connais le candidat à l’élection (Jérôme Despey, ndlr). Le vote aura lieu mi-mars pour une prise d’exercice le 1er avril. Jusqu’à 15 minutes avant l’élection d’autres candidats peuvent se faire connaître.
Combien avez-vous présidé de salon, quel a été votre meilleure et votre pire édition ?
En 16 ans de présidence j’ai présidé 14 salons (je rappelle qu’il n’y en a pas eu en 2021). C’est comme pour les enfants, ils sont tous différents et on les aime tous.