Prix du lait 2024 : des négociations commerciales avec la grande distribution sous de mauvais auspices
Les négociations commerciales entre la grande distribution et les industriels sont le moment clé de l’année où se joue la valorisation des PGC France (produits de grande consommation). Une partie du prix du lait 2024 va en dépendre. Pour l’instant les nouvelles qui remontent des box de négociation ne sont pas à l’avantage de l’amont de la filière.
Les négociations commerciales entre la grande distribution et les industriels sont le moment clé de l’année où se joue la valorisation des PGC France (produits de grande consommation). Une partie du prix du lait 2024 va en dépendre. Pour l’instant les nouvelles qui remontent des box de négociation ne sont pas à l’avantage de l’amont de la filière.
« Les prix vont baisser », affirmait encore le 7 janvier Bruno Le Maire, ministre de l’Economie. Interrogé sur la question du pouvoir d’achat, il assure qu’il « faut se battre sur le front des prix » ajoutant que sur le beurre et d’autres produits « vous aurez (…) des baisses de prix, pas simplement une stabilisation mais des baisses ».
Dans les box de négociations, le message semble être bien passé du côté de la grande distribution qui est en train de négocier avec ses fournisseurs les tarifs pour l’année à venir. Au 15 janvier, devait être finalisé les accords avec les industriels générant moins de 350 millions d’euros de chiffre d’affaires
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Les PME et ETI sous pression des distributeurs
Les représentants de ces petites et moyennes structures sont plutôt alarmistes. Selon, la Feef (PME et entreprises de taille intermédiaire fournisseurs de la grande distribution), ses adhérents n’avaient, en moyenne, pas obtenu de revalorisation de tarif une semaine avant la date fatidique. D’après les premières remontées, la fédération calcule « un atterrissage de la négociation à l’étal-négatif (entre 0 et -1% de déflation) pour 60% des PME-ETI », rapporte nos confrères d’Agra. L’Adepale (fédération des entreprises de produits alimentaires élaborés) dénonce un « climat extrêmement tendu » et « une faible sensibilité à la sanctuarisation des matières premières agricoles » (MPA) de la part des distributeurs.
Les coopératives laitières dénoncent la remise en cause de la loi Egalim
« Arrêtons de retourner dans cette guerre des prix pour contenter Bercy », refuse Pascal Le Brun, président de la coopération laitière, le 19 janvier à Réussir Lait. Parmi les coopératives laitières soumises à la date butoir du 15 janvier, 20% n’avait pas encore signé.
Celles qui l’ont fait clôturent avec des tarifs stables voire en légère baisse. « Concrètement la hausse de la matière première agricole n’a pas été obtenue », explique-t-il, alors qu’il assure que les besoins des coopératives laitières sont de l’ordre de 3 % « proche de ce que sera l’inflation en 2024 ».
Les transformateurs générant un chiffre d’affaires de plus de 350 millions d’euros ont jusqu’au 31 janvier pour finaliser les négociations avec les enseignes de la grande distribution. Mais là encore, les plus grandes entreprises ont dû mal à faire entendre leurs besoins.
Un prix du lait 2024 qui risque d’être pénalisé
« Nous n’arrivons pas à faire passer la hausse de la MPA auprès des distributeurs. Ils ne veulent pas entendre non plus les hausses des charges au niveau industriel, regrette Pascal Le Brun. Si nous n’arrivons pas à faire passer ses hausses, c’est sur le prix du lait que cela se traduit. Sous la pression du ministre de l’Économie, les distributeurs veulent la mise à mort des lois Egalim. Soyons raisonnables, la demande de la distribution n’est ni entendable ni acceptable. »