Prairies : du sursemis pour adapter la flore
En Haute-Marne, Rémi Roussel cherche à améliorer la qualité de la flore de ses prairies permanentes par le sursemis.
En Haute-Marne, Rémi Roussel cherche à améliorer la qualité de la flore de ses prairies permanentes par le sursemis.
« Nous voulons maintenir le pâturage le plus longtemps possible en été malgré les aléas climatiques », affirme Rémi Roussel, installé avec son épouse sur un élevage de 70 vaches et 180 hectares, dont 145 hectares de prairies permanentes. Engagés dans une mesure agro-environnementale et climatique (MAEC) systèmes herbagers, les éleveurs ne peuvent pas retourner leurs surfaces toujours en herbe. C’est pourquoi ils pratiquent le sursemis pour adapter la flore prairiale. Il y a deux ans, 20 hectares ont notamment été sursemés après le passage des vaches, début août, avec un mélange à base de RGA, dactyle et trèfle violet, auxquels se rajoutent de la minette et du lotier, riches en protéines, ainsi que de la chicorée et du plantain, résistants à la sécheresse. « Nous avons utilisé un semoir à disques avec un roulage derrière pour refermer les sillons et bien rappuyer les graines. Nous avons eu de la chance, il a plu 40 mm dans les 15 jours qui ont suivi ! » Heureusement, car l’ajout d’espèces complémentaires a un coût élevé : 12,30 €/ha pour la chicorée, 6 €/ha pour le plantain, 6,70 €/ha pour la minette et 7,70 €/ha pour le lotier. « Selon les types de sols, les résultats ont été hétérogènes. Sur certaines parcelles, la chicorée, le lotier et la minette étaient bien présents ; dans d’autres, c’est surtout le trèfle violet et le plantain qui sont apparus. »
Un investissement élevé mais des résultats aléatoires
La chicorée est appétente, les vaches en sont friandes. Sa racine pivot lui permet de bien résister à la sécheresse. « Cela a été le cas en 2019. Sur certaines parcelles où on ne l’avait pas vue les années précédentes, elle a relevé au printemps ! Mais le problème, c’est qu’elle monte vite à graines. Les vaches consomment les feuilles mais laissent la tige. Au printemps, il faut y passer tous les 18-20 jours, sinon on est dépassé ; c’est d’autant plus embêtant car elle s’enrubanne mal. »
Pour les éleveurs, le bilan du sursemis reste mitigé. Même si le lotier et la minette se sont bien comportés au printemps et que la chicorée est restée verte l’été. « Nous avons envie d’expérimenter, d’investir dans des mélanges, mais les résultats restent aléatoires. Nous ne sommes pas assez calés sur le sujet, il nous faudrait des conseils pertinents et personnalisés pour trouver les espèces et variétés les plus adaptées en fonction de notre système et de nos types de sols. »