Ouvrons les bâtiments
Un bon parasol en été, fermé sans excès en hiver… les recommandations de ventilation actuelles sont dépassées par l’évolution du climat, l’agrandissement des troupeaux, le recul du pâturage…
Un bon parasol en été, fermé sans excès en hiver… les recommandations de ventilation actuelles sont dépassées par l’évolution du climat, l’agrandissement des troupeaux, le recul du pâturage…
Pourquoi se préoccuper de l’ambiance dans les bâtiments ? Et en particulier de la ventilation, température et de l’humidité ? Parce qu’une vache en situation d’inconfort rime avec baisse de production laitière, risques de boiteries, mammites, problèmes de fertilité… et au final avec pertes économiques. Dans le domaine du bien-être, un seul grain de sable peut gripper la machine. Des efforts pour assurer aux vaches un bon accès à l’auge et aux abreuvoirs, du confort de couchage, l’absence de courants parasites… peuvent être annihilés si le bâtiment ne respire pas assez.
Or, le contexte change et avec lui les préconisations. L’agrandissement des troupeaux s’accompagne de constructions de bâtiments de plus en plus larges et donc difficiles à ventiler correctement. Les animaux sortent de moins en moins, voire plus du tout. Et en été, la température dans les stabulations peut très vite dépasser le seuil d’inconfort pour les vaches qui est atteint dès 24 à 25 °C quand le taux d’humidité est élevé. Ajoutons à cela l’impact du changement climatique avec des hivers plus doux et des étés plus chauds…. autant dire que les recommandations de ventilation actuelles ne sont plus d’actualité. Elles vont d’ailleurs être entièrement remises à plat par l’Institut de l’élevage dans les prochains mois. Ouvrir le plus possible, même en hiver, de façon adaptée à chaque situation, tel est le message aujourd’hui, d’autant que les vaches ne craignent pas le froid. Les ouvertures modulables apportent des solutions en phase avec la nouvelle donne. Certains éleveurs n’hésitent pas à casser des bardages fixes comme l’illustrent nos reportages à la SCEA du Vieux Manoir dans les Côtes-d’Armor et au Gaec du Prieuré dans la Loire. Le Gaec de l’Alliance, en Moselle, a investi dans un bâtiment modulaire, plus bas qu’une "cathédrale classique" et dont les aires d’exercice sont partiellement découvertes. Le Gaec Émergence, pourtant situé dans l’Orne en Normandie, a poussé le concept encore plus loin en construisant une stabulation ouverte sur toutes ses façades. L’EARL Joubreil, en Ille-et-Vilaine, a joué la carte du bâtiment tunnel avec sa station météo automatisée. Plus d’ouvertures rime également avec bâtiments souvent plus économes.