« Nous faisons un maximum de stocks d’ensilage pour sécuriser le système »
« Notre exploitation se situe à 700 m d’altitude dans un secteur assez séchant. Pour sécuriser le système fourrager(1), nous avons depuis quelques années diminuer le chargement, en passant de 2 à 1,65 UGB/ha. La surface en blé se limite à 9 ha. Le reste de la SAU est en maïs (9 ha) et prairies (5 ha de mélanges suisses et 43 ha de RGA-TV). Nos 60 Montbéliardes à 7 500 l pâturent au printemps et à l’automne, mais la part d’herbe pâturée atteint au mieux 50 % de la ration. Nous distribuons du maïs ensilage toute l’année.
La ration hivernale se compose d’ensilage d’herbe et de maïs (dont les proportions respectives diffèrent selon les années). Nous disposons d’une année de stock d’avance en maïs. Nous n’avons pas encore ouvert le silo du maïs récolté l’automne dernier. Le maïs se conserve très bien et la dégradabilité de l’amidon est meilleure après quelques mois sous la bâche. Le hangar abrite aussi 150 bottes de foin d’avance. Nous tenons à avoir des stocks de sécurité conséquents pour nous mettre à l’abri d’une mauvaise année de récolte, sachant que l’on a un coup de sec une année sur trois en moyenne. Nous préférons avoir de quoi voir venir pour être sereins et éviter d’acheter des fourrages au prix fort en cas de sécheresse.
L’autre intérêt de ce gros stock d’avance, c’est qu’il nous permet de viser la qualité sur la récolte de l’herbe, plutôt que la quantité. Nous effectuons des fauches précoces avec l’autochargeuse que nous partageons à 4 en Cuma (200 ha récoltés/an). Cela nous permet de multiplier les petits chantiers. Nous ensilons 30 ha de première coupe en quatre fois car le parcellaire est très valonné et les expositions des parcelles variées. Plus 5 à 10 ha de seconde coupe, jusqu’à ce que le silo soit plein !
Cette stratégie de stocks d’avance a un coût mais c’est une sécurité. Une autre solution serait de souscrire une assurance prairies par exemple. Mais je n’ai pas retenu ce dispositif, car il faut que les trois communes de l’exploitation subissent une perte de production significative pour pouvoir prétendre à une indemnisation. Or, dans les faits, il y a toujours une commune qui s’en sort mieux. »