Les agriculteurs méthaniseurs ne veulent pas être de simples producteurs d'énergie
Jean-François Delaitre, président de l'AAMF, Association des agriculteurs méthaniseurs de France, expose les deux nouveaux projets de l'association.
Jean-François Delaitre, président de l'AAMF, Association des agriculteurs méthaniseurs de France, expose les deux nouveaux projets de l'association.
Où en est le projet sur la valorisation de crédits carbone ?
J.-F. Delaitre - « L'AAMF va accompagner ses adhérents pour que des bilans de gaz à effet de serre (GES) soient réalisés sur les unités de méthanisation, propres à cette activité. L'objectif est triple. Répondre aux interrogations et aux critiques, par exemple sur l'impact du transport des matières entrantes et du digestat notamment. Quantifier la réduction des émissions de GES. Valoriser les émissions évitées, par la vente de crédits carbone, en intégrant le label bas carbone. Deux méthodes de calcul sont en cours de construction : une qui se travaille avec les filières agricoles, l'Institut de l'élevage... et une avec une vision plus « énergie », préparée avec GRDF. »
Quel est l'objectif du projet de 500 stations de bioGNV ?
J.-F. D. - « Aujourd'hui, il doit y avoir une dizaine d'agriculteurs méthaniseurs pionniers qui ont installé une station bioGNV. On entend beaucoup parler de mobilité électrique, à l'hydrogène, les énergéticiens ont des projets de mobilité au gaz. Nous aussi, agriculteurs méthaniseurs, nous voulons porter des projets de mobilité gaz ; nous ne sommes pas que producteurs ! Beaucoup d'adhérents sont intéressés, soit pour installer une station à la ferme, soit sur un réseau gaz, en s'associant avec les acteurs du territoire : collectivités, utilisateurs de bioGNV. L'AAMF prévoit de créer une marque commune pour porter collectivement cette dynamique. »
Où en est la dynamique des projets ?
J.-F. D. - « Sur les 430 adhérents à l'AAMF aujourd'hui, la moitié ont une unité en fonctionnement et la moitié sont en projet. Et une majorité de projets sont en injection. Suite au boom des projets, et face aux critiques contre la méthanisation, il y a la volonté de calmer les nouveaux projets, de faire une pause et un bilan des unités existantes. Nous nous donnons deux ans pour montrer que le gaz issu de la méthanisation agricole est vraiment vert. À travers notre accompagnement des projets et la charte AAMF, notre objectif est une filière professionnelle et vertueuse, portée par des agriculteurs. »