« Mes veaux reçoivent six buvées de lait entier par semaine »
Monique Provost, éleveuse en Loire atlantique se simplifie la vie en distribuant du lait entier à ses veaux une fois par jour, sauf le dimanche. Les résultats sont au rendez-vous.
« Depuis cinq ans, je nourris mes veaux au lait entier jusqu’au sevrage une seule fois par jour, du lundi au samedi. Le dimanche, ils ne reçoivent plus de lait. J’apprécie de me simplifier la tâche. Chaque jour, c’est 15 minutes de travail en moins. J’ai testé cette pratique suite à une journée portes ouvertes à la ferme expérimentale des Trinottières, pour voir ce que ça donnait. Mon mari n’était pas d’accord, mais comme c’est moi qui soigne les veaux, c’est moi qui décide ! Et comme nous avons vu que ça marche, je continue. Au sevrage, les génisses sont aussi belles que lorsqu’elles recevaient du lait deux fois par jour.
« Mon seul conseil, c’est d’essayer »
Le premier soir et le premier dimanche sans buvée, les veaux gueulent, mais ils s’habituent vite et compensent avec le concentré. La première semaine, ils reçoivent du colostrum matin et soir. Je vérifie sa richesse en immunoglobulines au réfractomètre. Si ce n’est pas top, je puise dans la réserve du congélateur. La deuxième semaine, ils conservent deux buvées par jour, avant de basculer à une seule de 5 litres en semaine 3. Sauf le dimanche. Ils ont de l’eau et du mash à disposition à volonté dès leur plus jeune âge. C’est un aliment acheté à base de maïs grain, d’avoine aplatis et de carroube. Je retire chaque jour le mash de la veille que je distribue aux plus grandes génisses. C’est important pour l’appétence de renouveler l’aliment tous les jours. Ils disposent aussi de paille au râtelier. Ils en consomment beaucoup.
Le sevrage intervient à deux mois, voire deux mois et demi pour les veaux plus chétifs. Je ne sais pas exactement combien ils consomment d’aliment à ce moment-là, mais c’est au moins 2 kg. Nous les mesurons de temps en temps au ruban. Ils font plus du double de leur poids de naissance au sevrage. Ce qui compte, c’est de faire des lots homogènes pour limiter la concurrence. Dans nos cases, nous mettons quatre veaux. Si un veau est plus petit, je préfère le faire « redoubler » plutôt qu’il suive les veaux de son âge. Les génisses sont inséminées à 15 mois -voire 14- et vêlent à 24-25 mois. C’est bien la preuve que notre plan de buvée ne pénalise pas les croissances.
Cette expérience a convaincu notre ancien salarié. Depuis qu’il est installé, il le fait aussi chez lui. Et notre salarié actuel, également en cours d’installation, va aussi s’y mettre. Une fois que l’on y a goûté et que l’on a vu de ses propres yeux que les résultats sont probants avec de belles génisses au sevrage, on ne revient pas en arrière ! »