L’intérêt de croiser ses Holstein dépend de la situation initiale
Avec des Holstein à haut niveau de production, le gain économique à attendre du croisement peut aussi bien être important que nul selon le niveau de fertilité et de santé du troupeau au départ.
Avec des Holstein à haut niveau de production, le gain économique à attendre du croisement peut aussi bien être important que nul selon le niveau de fertilité et de santé du troupeau au départ.
Partant du constat que la fertilité et la robustesse des vaches prim’Holstein s’étaient dégradées depuis plusieurs décennies, Charlotte Dezetter, enseignante-chercheuse à l’ESA d’Angers, a étudié les avantages et limites du croisement laitier. « L’objectif était d’évaluer si l’intérêt du croisement différait en fonction de la fertilité et de la santé des Holstein du troupeau de départ », précise-t-elle.
« Dans des troupeaux avec des Holstein hautes productrices, nous avons démontré qu'en l’absence de troubles majeurs de la reproduction et de la santé, la marge brute de l’atelier lait était équivalente entre le troupeau en croisement et le troupeau en race pure, même si le croisement apporte des avantages en termes d’amélioration des résultats de reproduction », poursuit la scientifique. Le phénomène s’explique par la diminution du produit total lié à la baisse de la quantité de lait produite par vache.
Réduction de l’écart de production laitière
A contrario, lorsqu’il y a un réel problème de reproduction et de santé, son intérêt est incontestable. « Plus le niveau de fertilité de départ du troupeau est bas, plus le croisement a un intérêt économique. » L’amélioration de la reproduction et de la santé réduit l’écart de production laitière à l’échelle d’une carrière entre les vaches croisées et les Holstein pures. De plus, les croisées ont un lait plus riche et donc mieux payé.
L’étude a également montré que le croisement trois voies était plus intéressant que le deux voies en termes de gains économiques. « Mais les écarts n’étaient pas très importants », relativise Charlotte Dezetter.
Ses simulations technico-économiques ont porté sur une période de quinze ans. Trois types de croisements ont été étudiés : Holstein x montbéliarde x vicking red ; Holstein x montbéliarde x normande ; Holstein x montbéliarde. L’effectif du troupeau a été fixé à 120 prim’Holstein. Trois niveaux de production initiale (8 000 l, 8 500 l et 9 000 l) avec des performances en reproduction et santé différentes ont été étudiés.