Limiter la prolifération des taupes
Pascal Le Dilavrec a développé une activité de piégeage de taupes. L'éleveur a fait ses débuts il y a une dizaine d'années. Après avoir essuyé quelques échecs et testé différentes techniques, il excelle aujourd'hui dans cette activité et propose même des formations de piégeage.
Pascal Le Dilavrec a développé une activité de piégeage de taupes. L'éleveur a fait ses débuts il y a une dizaine d'années. Après avoir essuyé quelques échecs et testé différentes techniques, il excelle aujourd'hui dans cette activité et propose même des formations de piégeage.
1-Pascal Le Dilavrec avec l'une de ses victimes
Il faut bien connaître l'espèce que l'on piège. La taupe est très sensible aux bruits, aux odeurs et aux vibrations. Contrairement aux idées reçues, elle n'est pas hémophile. Les femelles gardent leur secteur. Les mâles partent après la période de reproduction. Les mères s'occupent de leurs portées de 4 à 6 petits. Au bout d'un mois et demi, les petits commencent à grignoter. Ce sont des mammifères carnivores qui mangent jusqu'à 50 % de leur poids vif en 24 heures. Une taupe adulte pèse en moyenne 120 grammes. Les mise bas ont lieu de mars à avril. Les taupes ne jeûnent pas et n'hibernent pas. Elles se nourrissent à 90 % de vers de terre. « Hélas, elles ne s'intéressent quasiment pas aux tipules, taupins et autres vers nuisibles. Les taupes sont des témoins du bon état écologique des sols mais elles n'ont aucun rôle bénéfique. » Son seul prédateur est la belette. Une taupe peut parcourir jusqu'à un kilomètre par jour.
2- Trouver le bon endroit pour disposer un piège
Pour piéger efficacement, il faut trouver la galerie principale. Attention, on ne voit pas de taupinières au-dessus de cette galerie. D'où la difficulté pour la repérer. Le piégeur observe le terrain pour orienter sa recherche et sonder en fonction des reliefs, des talus et de l'humidité. Les taupinières servent à alimenter en air le réseau de galeries. « La taupe a de faibles besoins en oxygène. » Les nids se situent entre 25 et 70 centimètres de profondeur et on retrouve une grosse taupinière au-dessus.
3-Dégager la galerie avant d'y introduire le piège
Il faut privilégier le piégeage autour de la pleine lune. « Il y a une très forte activité huit jours avant et après la pleine lune. On en attrape en moins de trente minutes.»
4-Préparer le piège
Pour une meilleure efficacité, évitez les pièges neufs. Les taupes vont s'en méfier. Pascal Le Dilavrec préconise de les laisser prendre l'odeur de la terre, idéalement au contact d'une taupe morte. Il faut le positionner dans le bon sens.
5-Repérer l'emplacement du piège
Après avoir introduit le piège dans la galerie, il faut le recouvrir de terre et le repérer à l'aide d'un jalon. Il ne reste plus qu'à attendre. Pascal Le Dilavrec n'est pas inquiet pour la pérennité de son activité. « Les restrictions d'emploi d'insecticides du sol favorisent une meilleure vie du sol et donc indirectement les taupes. De plus, il y avait autrefois beaucoup d'anciens qui piégeaient. Les conséquences des taupes ne sont pas négligeables, notamment en système herbagers où les taupinières sont à l'origine de contaminations butyriques du lait. »