Les résultats des exploitations laitières baissent en 2023, mais restent à de bons niveaux
En Bourgogne Franche-Comté, les premières estimations de résultats 2023 ont été présentées par le Cerfrance BFC début novembre. La hausse des charges, supérieure à celle des produits, entraîne une légère baisse de l’EBE moyen.
Sur l’année 2023, en zone de plaine de Bourgogne Franche-Comté, l’exploitation laitière moyenne de polyculture élevage (73 vaches, 505 000 litres), devrait dégager un EBE de 118 000 euros pour 2,3 UMO, dont 1,9 UTAF (unité de travail annuelle familiale), soit 62 316 €/UTAF.
Comme l’an passé, le Cerfrance BFC livrait début novembre ses premières estimations des résultats de ses adhérents pour l’année en cours. L’EBE moyen serait en baisse de 16 % par rapport à l’année précédente. La hausse des charges opérationnelles (+14 %) est due pour moitié à celle du prix des engrais et pour moitié à celle du prix des aliments. Les charges de structures et les frais financiers sont également en augmentation (+6 %).
Cette inflation des coûts n’est pas couverte par la hausse des produits : +8 % pour le lait (prix du lait de 464 €/1 000 l en moyenne), relative stabilité pour les autres produits et aides.
Cet EBE moyen 2023 est néanmoins dans le top 3 des EBE de ces neuf dernières années. Sur cette période, l’EBE/UTAF a eu tendance à augmenter, au profit de la rémunération des exploitants et surtout d’une marge de sécurité.
En AOP, un EBE en baisse de 2 %
En zone AOP, les évolutions sont très similaires, et le niveau de résultat reste bon. Ainsi, l’exploitation moyenne spécialisée en lait (58 vaches, 363 000 l) devrait dégager en 2023 un EBE moyen de 136 800 euros pour 2,1 UMO, dont 1,8 UTAF, soit 75 300 €/UTAF. Il baisse légèrement (-2 %), parce que les charges ont progressé davantage que les produits.
Les charges opérationnelles ont bondi de +12 %, avec l’alimentation comme poste le plus impactant, malgré des bonnes qualités de fourrage et du pâturage, car le coût des aliments achetés était très élevé.
Les charges de structure sont restées stables. Les produits ont progressé de 3 %, grâce au prix du lait (726 €/1 000 l) et de la viande.
Là aussi, sur neuf ans, c’est le troisième meilleur EBE. Plus qu’en plaine, « les exploitants ne se sont pas oubliés et ont augmenté leurs prélèvements privés pour leur famille, autant que les annuités ».
Les pistes pour préserver son EBE
Cerfrance BFC rappelle les conseils pour préserver l’EBE : optimiser le taux de renouvellement, réduire l’âge au premier vêlage, caler des rations efficaces et produire sa référence laitière. Et pour anticiper l’avenir : profiter des meilleures années pour alimenter une épargne de précaution.