Aller au contenu principal

Les oligo-éléments de plus en plus essentiels en alimentation animale

L’évolution des performances des animaux et la modification des pratiques renforcent la nécessité d’apports réguliers en oligo-éléments.

La supplémentation peut se faire sous forme de granulés chélatés ou de bolus assurant l’étalement des apports dans le temps.
La supplémentation peut se faire sous forme de granulés chélatés ou de bolus assurant l’étalement des apports dans le temps.
© s. Roupnel

« Avec l’accroissement des performances des animaux, les besoins en oligo-éléments ont beaucoup augmenté, constate Jean-Charles Fombonne, de la société Vétalis. Et parallèlement, la baisse de la fertilisation organique, des rotations plus courtes et le choix de prairies moins diversifiées ont appauvri les sols en oligo-éléments. » Une ration classique à base de pâturage ne couvre aujourd’hui que 20 % des besoins en sélénium, 60 % des besoins en cuivre et zinc, 35 % des besoins en cobalt. Dosés en mg/l, quand les macro-éléments sont dosés en g/l, les oligo-éléments (fer, cuivre, cobalt, manganèse, molybdène, zinc, iode et sélénium) sont pourtant essentiels pour lutter contre les parasites, les maladies, le stress ou une alimentation mal équilibrée ou agressive (moisissures…). Ils interviennent dans la constitution d’enzymes (zinc, cuivre, manganèse, sélénium) et de vitamines (cobalt pour la vitamine B12). Ils ont un rôle dans la production d’hormones (sélénium et iode pour les hormones thyroïdiennes, zinc pour la testostérone et la prostaglandine, manganèse pour l’insuline). Et, parce qu’ils sont anti-oxydants, ils sont essentiels à la lutte contre les situations de stress oxydatif liées aux maladies, aux chocs thermiques, au stress lors du vêlage ou de la mise à l’herbe… « L’immunité d’un animal qui manque d’oligo-éléments est fragilisée » souligne Jean-Charles Fombonne.


Assurer un étalement des apports dans le temps


Les signes de carence sont variés et pour certains bien connus des éleveurs. Une carence en sélénium, tonifiant des muscles lisses, entraîne des vêlages lents voire des non délivrances. Une décoloration des poils autour des yeux (lunettes) est un signe de carence en cuivre. Une dépigmentation de la peau peut signifier une carence en iode. Un veau mou, qui refuse de téter, se réchauffe mal ou encore un échec de vaccination peuvent être le signe d’une carence en sélénium ou en iode. Une carence en zinc peut entraîner une perte d’appétit et des problèmes articulaires, une carence en manganèse des problèmes d’arqûre-bouleture.
Chez le veau, les apports en oligo-éléments se font par le placenta et non par le colostrum. « Si la mère est carencée et que le veau ne reçoit pas assez d’oligo-éléments pendant la gestation, il devra donc attendre d’être ruminant pour en recevoir, ce qui réduit la mise en place de son immunité et conduit à un veau chétif » signale Jean-Charles Fombonne.
Des apports sont donc en général nécessaires. « Et ces apports doivent se faire sous forme chélatée, les chélates étant essentiels au transport des oligo-éléments dans le sang. S’ils sont apportés sous une forme non chélatée, 25 à 30 % sont perdus dans les urines et les fécès. » Et s’il était possible jusqu’en 2011 d’apporter de grosses quantités d’oligo-éléments pour compenser une carence, la réglementation européenne limite désormais cette possibilité pour le sélénium, le cobalt, le cuivre et l’iode, éléments pouvant être dangereux pour l’homme et les animaux. « Il est donc essentiel d’étaler les apports, de faire plus souvent des apports en plus petites quantités » précise Jean-Charles Fombonne. La supplémentation peut se faire sous forme de granulés chélatés ou de bolus assurant l’étalement des apports dans le temps.

Les plus lus

<em class="placeholder">Nathalie et Michel Daguer, éleveurs en Mayenne avec leurs vaches</em>
Pâturage hivernal : « Nous ne voyons que des bénéfices dans notre élevage en bio et en monotraite en Mayenne »

Le Gaec du Ballon en Mayenne, en bio et en monotraite, profite de conditions pédoclimatiques privilégiées pour pâturer en…

<em class="placeholder">guillaume rivet, éleveur dans les deux-sèvres</em>
Organisation du travail : « Nous avons robotisé la traite pour anticiper le départ à la retraite de mon père dans les Deux-Sèvres »

Le Gaec Privalait, dans les Deux-Sèvres, tourne entre mère et fils depuis bientôt deux ans. La robotisation de la traite, en…

<em class="placeholder">Daniel Rondeau (à gauche) est beaucoup plus serein depuis qu’il s’est réassocié avec Amaury Bourgeois et Raymond Papin (absent sur la photo). </em>
« Je me suis réassocié avec deux voisins, après avoir délégué l'alimentation et les cultures en Vendée »

Le Gaec Les 3 B, en Vendée, s’est constitué le 1er avril 2024. Daniel Rondeau s’est de nouveau associé, après…

<em class="placeholder">« L’herbe pâturée est la plus économique car, plus il y a de stock, plus les charges de mécanisation augmentent », soulignent Sébastien Le Goff et Julie Sylvestre.</em>
Diagnostic de système fourrager : « Nous avons prouvé la résilience de notre élevage face aux aléas climatiques dans le sud du Morbihan »

Au Gaec de Coët Cado, dans le Morbihan, pour s’assurer de la résilience de leur système fourrager aux aléas, les associés ont…

Carte de la zone régulée FCO3, en date du 19 décembre 2024.
FCO 3 : fin décembre, la maladie continue de progresser

À date de jeudi 19 décembre 2024, le ministère de l'Agriculture annonce 8 846 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3.…

<em class="placeholder">Brice Minot, Vincent Colas et Cyrille Minot, trois des quatre associés du Gaec des forges, en Côte-d&#039;Or</em>
Élevage laitier : « Nous cherchons de la productivité et de l’autonomie pour rentabiliser nos installations en Côte-d’Or »

Au Gaec des forges, en Côte-d’Or, les associés ont robotisé pour mieux organiser le travail. La recherche d’un bon prix du…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière