Aller au contenu principal

Les industriels laitiers appréhendent l’hiver

« Winter is coming » et les laiteries tremblent avant d’avoir froid. En cause : la hausse du prix de l’énergie et son possible rationnement. Sans oublier, les négociations commerciales avec la grande distribution.

Les industriels laitiers appréhendent l’hiver
© S. Leitenberger

« Jusqu’à 5 % de baisse d’approvisionnements en énergie, les laiteries peuvent prendre leur part de l’effort. Au-delà, la collecte va baisser de façon non linéaire, prévient François-Xavier Huard, p.-d.g de la Fnil (industriels laitiers privés), lors de la conférence de presse de rentrée de l’organisation, le 20 septembre. Nous estimons qu’une baisse de 10 % de l’approvisionnement d’énergie entraînerait une diminution de 50 à 60 % de la collecte. Les pasteurisateurs ne pourraient plus fonctionner. »

« Il est évoqué 5 millions de mégawattheures par an comme seuil au-delà duquel les entreprises pourraient faire face à des délestages de gaz, témoigne François-Xavier Huard. C’est 121 sites de transformation représentant 86 % de la collecte et 40 000 producteurs. » De plus, de très nombreux sites fonctionnent au gaz, notamment les tours de séchage.

Même dans l’hypothèse où il n’y aurait pas de problème d’approvisionnement, le prix de l’énegie restera un problème majeur. « Même sans restriction, vu les coûts, nous baisserons peut-être les fabrications de produits fortement consommateurs d’énergie, les poudres par exemple », explique Jean-Marc Bernier, directeur général Lactalis France.

Les coûts explosent

Pour certaines fromageries, le poste énergie présente désormais la moitié de leurs charges. Aussi, pour assurer la continuité de la collecte, les industriels privés demandent de mettre en place un bouclier énergétique avec un plafonnement du prix de l’énergie. Les coopératives approuvent. Le 20 septembre, Dominique Chargé, président de la Coopération agricole alertait également sur les risques de « ralentissements de cadences » et d’« arbitrages » dans les entreprises. Il demande aussi la mise en place d’un bouclier énergétique « efficace ».

Derrière ces craintes c’est aussi le spectre des négociations commerciales qui planent. « Nous faisons tampon depuis plusieurs mois, déplore Pascal Lebrun en conférence de presse le 5 septembre. La situation est intenable. Nous ne pouvons pas continuer comme ça ! »

« Quand les contrats sont signés — entre 30 et 40 % des adhérents de la Fnil n’a pas vu le second round de négociation aboutir —, nous obtenons tout juste 40 à 50 % des hausses de tarif que nous demandons », estime le p.-d.g de la Fnil. « Nous avons à l’arraché 6 à 8 % en juin, or les coûts de transformation ont augmenté de 20 %. »

Les plus lus

<em class="placeholder">Nicolas Legentil, éleveur normand et co-président de l’AOP FMB Grand Ouest et Normandie</em>
« J’ai deux acheteurs, Lactalis et Savencia, deux tanks mais seul le camion Eurial me collecte dans le Calvados »

Bloqué dans son développement par un contrat avec Lactalis pénalisant tout dépassement, Nicolas Legentil, éleveur laitier dans…

<em class="placeholder">Bertrand et Hervé Lecaplain,entourés de Romain Gaslard et Benjamin Gramont : « Nous avons voulu que la transmission se fasse dans un esprit gagnant-gagnant, aussi bien ...</em>
« Notre envie de transmettre notre élevage laitier à des jeunes nous mène depuis dix ans »

Au Gaec de la Rihouerie, dans la Manche, la transmission de l’exploitation à des tiers a été savamment anticipée. Un projet de…

<em class="placeholder">Alice Nothhelfer, vétérinaire consultante</em>
Abreuvement : « Le manque d’eau freine la production dans neuf élevages sur dix »
L’incidence d’un apport d’eau insuffisant sur les performances et la santé des vaches reste souvent peu palpable en élevage.…
<em class="placeholder">vaches laitières aux cornadis</em>
Le vinaigre de cidre, un allié pour la santé des vaches

Produit naturel et peu coûteux, le vinaigre de cidre est utilisé traditionnellement sur le terrain par des éleveurs pour…

<em class="placeholder">Jean Mollon, éleveur, et Anthony Plantard, salarié </em>
Attractivité : quand les laiteries aident les éleveurs à partir en vacances

Les laiteries basques Etxaldia et Onetik ont constitué des groupements d’employeurs et aident financièrement une soixantaine…

<em class="placeholder">salle de traite</em>
Temps de travail : des semaines de 50 heures pour les élevages laitiers en moyenne en Bretagne

Dans une étude sur le temps de travail, des systèmes laitiers conventionnels et biologiques bretons ont été analysés sous l’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière