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L’élevage laitier néerlandais sommé de réduire ses émissions d’azote

La fin programmée de la dérogation à la directive européenne Nitrates et le plan du gouvernement de réduction des émissions d’azote sont deux événements marquants qui bouleversent les éleveurs bovins lait des Pays-Bas.

La Commission européenne a décidé, vu les quantités de nitrates dans l’eau, de mettre fin progressivement à la dérogation accordée depuis 2006 au plafond d’azote organique de 170 kg/ha fixé par la directive Nitrates. Elle accordait un plafond de 230 ou 250 kg N org./ha suivant les types de sol. Les plafonds seront progressivement réduits, et passeront, dans les zones polluées, à 220 kg en 2023, 210 kg en 2024, 190 kg en 2025 pour finir à 170 kg en 2026.

L’objectif du gouvernement de réduire les rejets d’azote de 50 % en 2030 et davantage dans les zones Natura 2000 fait suite à une condamnation par la justice. Il n’avait donc pas le choix. « Le Conseil d’État a condamné les Pays-Bas pour manquements vis-à-vis des obligations européennes : directive Habitat et directive Oiseaux. Tant que ce problème n’est pas réglé, les constructions qui engendrent de nouvelles émissions d’azote (exploitations agricoles, routes, habitations, industries) ne reprendront pas », insiste Martijn Weijtens, de l’ambassade des Pays-Bas. Il précise qu’« il n’y a pas d’objectif explicite de réduction de cheptel. Le chiffre d’une baisse de 30 % du cheptel est une estimation des organisations agricoles de l’impact que pourrait avoir ce plan ».

Un budget de 25 milliards d’euros d’argent public servira à accompagner les élevages vers des systèmes moins émetteurs, pour se délocaliser vers des zones moins sensibles, voire pour que les pouvoirs publics rachètent des fermes si les actions volontaires s’avèrent insuffisantes. Cette idée d’expropriation a mis le feu aux poudres et provoqué des manifestations d’agriculteurs impressionnantes cet été. « La population a plutôt compati sur le sort des agriculteurs. » Un médiateur, reconnu pour sa neutralité, a rendu un rapport qui « recommande d’acheter en priorité les 500 à 600 fermes les plus polluantes. Depuis, le gouvernement néerlandais finalise son plan, âprement discuté avec les syndicats agricoles ».

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