« Le sursemis de méteil dans les prairies vivantes est prometteur mais exigeant »
Le semis direct de méteil fourrager et d’espèces prairiales dans les prairies vivantes est pratiqué dans le Cantal depuis 2017. Retour d’expériences avec Vincent Vigier, conseiller bio à la chambre d’agriculture du Cantal.
Le semis direct de méteil fourrager et d’espèces prairiales dans les prairies vivantes est pratiqué dans le Cantal depuis 2017. Retour d’expériences avec Vincent Vigier, conseiller bio à la chambre d’agriculture du Cantal.
Pourquoi semer des plantes annuelles avec des espèces prairiales dans des prairies vivantes ?
L’objectif est aussi de découper le feutrage racinaire des vieilles prairies, et d’améliorer la porosité et la vie du sol en introduisant des plantes à fort pouvoir racinaire. Ceci favorise la minéralisation de l’azote organique et un meilleur développement des légumineuses. Le sursemis permet également de limiter le salissement hivernal des luzernes et dactyles. »
La technique a connu un véritable engouement dans le Cantal. Quel bilan en tirez-vous ?
Quels sont les facteurs de réussite de cette technique ?
- il faut semer dans une prairie peu dense et peu concurrentielle, sur une végétation rase pour assurer un maximum de lumière ;
- les espèces semées doivent être agressives : nous avons testé pas mal d’espèces. La vesce commune ou velue (15 à 20 kg /ha) ne nous a jamais déçus, l’avoine (80 kg/ha) est vraiment intéressante. Nous profitons du passage du semoir pour recharger la prairie avec du trèfle violet (5 kg/ha), du trèfle blanc géant (3 kg/ha), du ray-grass anglais ou hybride (10 kg/ha) ainsi que du dactyle en plaine. Il est illusoire d’espérer du résultat avec un triticale ou un pois fourrager qui souffrent de la concurrence avec la prairie ;
- le choix du semoir est important, il doit être assez agressif pour ouvrir un sillon suffisamment large et créer de la terre fine dans le lit de semences. Le semoir à socs Simtech remplit ces conditions. Les semoirs directs monodisques ne sont pas adaptés. Les semoirs à disques doivent être équipés de disques ouvreurs gaufrés ou turbo et de disques semeurs en V. Il est aussi possible d’utiliser un combiné herse rotative-semoir réglé au minimum d’agressivité. La herse étrille donne des résultats trop variables ;
- le sol doit être suffisamment réhumidifié et ressuyé : les semis les plus réussis sont à l’automne (première quinzaine d’octobre) avec le retour des pluies ;
- une fertilisation azotée minimale de 60 unités d’azote, majoritairement du lisier de bovin épandu en février, est indispensable. »
Que peut-on espérer comme gain de rendement ?
Le saviez-vous ?
Un fort développement du trèfle blanc a été observé dans plusieurs prairies temporaires sursemées après le passage d’outils scarificateurs, alors qu’il n’avait pas été semé. Il s’explique probablement par un meilleur accès à la lumière et une multiplication des stolons.