Le camembert, scruté par les autres filières
L'ODG du camembert de Normandie renonce au projet de grande AOP à deux niveaux. "L'application de la réglementation européenne sur la protection des appellations d'origine doit être immédiate", selon Patrick Mercier, président de l'ODG.
L'ODG du camembert de Normandie renonce au projet de grande AOP à deux niveaux. "L'application de la réglementation européenne sur la protection des appellations d'origine doit être immédiate", selon Patrick Mercier, président de l'ODG.
La guerre entre le « Fabriqué en », illégal, et l'AOP camembert de Normandie reprend. Le projet de grande AOP avec deux niveaux a été rejeté par l'assemblée générale de l'ODG (organisme de défense et de gestion) du camembert de Normandie.
Ce projet de grande AOP comprenait un premier niveau, « camembert de Normandie », autorisant le lait pasteurisé mais pas la double pasteurisation, avec du lait normand et provenant de troupeau comportant 30 % minimum de vaches normandes. Et un second niveau, le « véritable camembert de Normandie », au lait cru provenant de troupeaux comportant 66 % minimum de vaches normandes nourries à l’herbe.
Un rejet causé par les industriels
Une première assemblée générale de l'ODG du camembert de Normandie avait voté « non » à 53 % le 29 janvier dernier (vote à bulletin secret), alors même que le projet est né de deux ans de travaux de l'ODG. « Pendant ces deux ans, chaque point était validé par un vote. Le 29 janvier, pour le vote du projet global, c'est sans doute une somme de différents points de mécontentement qui a fait basculer le vote », selon Patrick Mercier, président de l'ODG. Ce qui est sûr, c'est que le projet de grande AOP demande aux industriels des efforts s'ils veulent capitaliser sur l'image de la Normandie. La majorité des industriels membres de l'ODG a voté contre le projet de grande aire d'AOP.
Un deuxième vote a eu lieu le 3 mars: le oui a remporté 53% des suffrages, insuffisant pour valider le projet (il fallait 55% minimum de oui). Dans la foulée, un vote a décidé d'abandonner le travail autour d'une grande AOP, à une écrasante majorité (97% des professionnels de la filière).
Appel à faire respecter la loi contre l'usurpation du terme Normandie
Un appel à l'Inao, à la DGCCRF et aux consommateurs est lancé pour une application de la réglementation européenne sur la protection des appellations d'origine. "L'AOP camembert de Normandie doit être protégée, notamment contre toute usurpation de notoriété, d'évocation de celle-ci, quant à l'origine, nature, qualité d'un produit donné. Il revient à l'Inao et à la DGCCRF d'appliquer dès à présent ce règlement visant à lutter contre les usurpations auprès des fabricants, mais aussi de tous les revendeurs (grande distribution notamment), et ainsi de veiller au retrait de toute référence à la Normandie sur tous les fromages de type camembert", indique Patrick Mercier.