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Lait entier : les plans lactés soutenus font-ils mieux que les plans économes ?  

Les plans lactées à la mode nord-américaine permettent la même croissance à 6 mois que les plans lactés économes, mais ils coûtent plus cher et génèrent plus de travail et de problèmes sanitaires. En témoigne l’essai réalisé l’hiver dernier aux Trinottières.

Proposer un plan de buvée économe avec 25 % de lait en moins jusqu’au sevrage, ça marche. © F. Mechekour
Proposer un plan de buvée économe avec 25 % de lait en moins jusqu’au sevrage, ça marche.
© F. Mechekour

Peut-on aller plus loin dans la simplification des plans lactés au lait entier sans dégrader les croissances ? Telle est la question soulevée dans un récent webinaire proposé par Eilyps, en s’appuyant sur un essai mené l’hiver dernier à la ferme expérimentale des Trinottières. « Nous avons voulu comparer une conduite type américaine ou canadienne, proposant beaucoup de lait aux veaux dans l’objectif de faire du vêlage précoce, à nos pratiques beaucoup plus économes en lait, indique David Plouzin, responsable de l’élevage des génisses aux Trinottières. Les plans lactés soutenus nous posent question car depuis quinze ans, nous pratiquons six repas semaines pour nos veaux, associés à du sevrage précoce à 8 semaines pour diminuer la charge de travail et les volumes de lait consommés (250 l/veau). Et, pour autant, nos génisses font 200 à 210 kg à 6 mois, vêlent à 24 mois et font de belles carrières. »

6 kg de plus au sevrage en plan soutenu…

Deux plans de buvée ont donc été distribués à deux lots de 20 génisses (de 42 kg chacune) nées entre septembre et mi-décembre 2019. Le premier jour, tous les veaux ont reçu au moins 3 l de colostrum puis 2 l à la buvée suivante. Ensuite, ils passent en buvée collective avec du lait non commercialisable issu des douze premières traites (stocké dans un petit tank), avec eau et foin à volonté. Dès la semaine 2, elles reçoivent un concentré type VL 2,5 l, le même jusqu’à 6 mois. « Nous avons démarré l’essai avec un plan lacté de 2 repas de 4 l par jour pour le lot soutenu, mais nous l’avons limité à 2x3 l en raison de diarrhées alimentaires à partir d’octobre. » (cf. tableau)

Au total, le lot « plan soutenu » a consommé 100 litres de plus que le lot « plan économe » qui a compensé par une ingestion supplémentaire de concentrés (+14 kg)(2). Le sevrage est intervenu à 8 semaines pour les deux lots. Le lot « plan soutenu » pèse en moyenne 90 kg au sevrage, soit 6 kg de plus que l'autre lot. Ils affichent chacun de bons GMQ entre la naissance et le sevrage, 740 g/j pour le lot « plan économe » et 830 g/j pour le lot « plan soutenu ». « Les génisses de ce lot ont fait plus de croissance grâce au volume de lait consommé, pas aux concentrés. Ce lot est plus hétérogène et moins bien préparé au sevrage, certaines ne consomment pas 2 kg de concentrés au sevrage. Il a également connu davantage de problèmes sanitaires post-sevrage. »

… mais il n’y a plus de différence de poids à 6 mois

Quel est le bilan au final ? La stratégie simplifiée permet de gagner une heure et demie de travail par semaine pour dix veaux élevés. Au niveau technique, le poids à 6 mois est identique pour les deux lots. Le lot économe a affiché un meilleur GMQ post-sevrage (980 g/j contre 930 g/j) car les génisses étaient habituées à consommer plus de concentrés. Côté coût alimentaire, le plan simplifié génère 22 € d'économie par génisse de la naissance à 6 mois (173 € contre 195 €)(1).

0,25 €/l lait non commercialisable, 0,24 €/kg concentrés, 0,11 €/kg foin. (2) De 0 à 6 mois, l'écart est de 17 kg : le lot soutenu a consommé 385 kg de concentrés contre 402 kg pour le lot économe

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