La quête de la fabrique d’aliment mobile idéale
À l’intercuma du Lagast dans l’Aveyron. Trente éleveurs font construire une nouvelle machine pour mieux répondre à leurs attentes. Depuis sept ans, ils fabriquent l’aliment à la ferme avec un ensemble mobile ((, qui doit être renouvelé)).
À l’intercuma du Lagast dans l’Aveyron. Trente éleveurs font construire une nouvelle machine pour mieux répondre à leurs attentes. Depuis sept ans, ils fabriquent l’aliment à la ferme avec un ensemble mobile ((, qui doit être renouvelé)).
Quatre ans pour dégoter la machine ad hoc et presque autant pour trouver celle qui va la remplacer. Depuis 2009, trente éleveurs de l’Aveyron fabriquent l’aliment à la ferme avec une machine achetée en intercuma. Des tournées hebdomadaires sont planifiées sur l’année par secteur. La remorque revient toutes les six semaines dans chaque ferme. Les éleveurs sont très satisfaits du service, mais ils ont des attentes très précises, d’où la difficulté à trouver la machine idoine. Ils la veulent équipée d’un aplatisseur et non d’un broyeur et d’un mélangeur horizontal et non vertical, pour éviter la présence et le tri des fines dans l’aliment. En 2009, ils n’avaient trouvé qu’une machine, de fabrication allemande, équipée de deux aplatisseurs et d’un mélangeur horizontal d’une capacité de 5 m3 (3 tonnes). Avec une bonne organisation pour approvisionner la remorque, elle peut fabriquer jusqu’à 5 tonnes d’aliment par heure. Le service est facturé 30 euros de l’heure. La remorque est tractée et mise en service par chaque adhérent.
« Nous avons créé une machine »
Deux points faibles se sont révélés à l’usage. Avec les mélanges de céréales, le réglage de la granulométrie est difficile. En outre, la vis de vidange, de 5 mètres, est trop courte pour remplir directement certains silos. Sollicité pour le renouvellement de la machine, le fabricant allemand a finalement jeté l’éponge. Après avoir repéré un aplatisseur qui donne le résultat attendu (marque Engl), les éleveurs se sont mis en tête de trouver un fabricant capable de concevoir la machine « idéale ». Après pas mal de pérégrinations, c’est l’entreprise Transmanut dans le Loir-et-Cher, spécialisée dans le transport et la manutention de marchandises, qui s’est lancée. « Nous avons créé une machine, raconte Jérôme Couderc, éleveur laitier et responsable de ce service à l’intercuma du Lagast. À ma connaissance, il n’en existe pas avec aplatisseur et mélangeur horizontal. Nous avons senti auprès de Transmanut une réelle volonté industrielle de fabriquer une machine à atteler. » Elle a été promise pour la fin de l’année. « Nous voudrions pouvoir la montrer au Sommet de l’élevage », espère-t-il.
450 heures et 1000 kilomètres par an
« Nous avons gardé les points positifs de l’ancienne et essayé de supprimer les points négatifs », poursuit-il. Le mélangeur (5 m3) sera disposé à l’avant de la remorque et l’aplatisseur à l’arrière. Le chargement de la céréale se fera comme dans l’ancienne par une trémie, pas trop haute (3 m) pour qu’elle soit accessible avec un godet. Cette configuration permet de mettre une vis de déchargement plus longue (7 m) mais fera perdre la compacité de l’ancienne machine. « L’entraînement du mélangeur se fera par un moteur hydraulique. On pourra le faire tourner dans les deux sens et à la vitesse qu’on voudra », précise Jérôme Couderc. Elle sera également équipée d’un double essieu avec suspensions pour une conduite plus agréable sur route. Elle est destinée à parcourir 1000 kilomètres par an. « Nous avons voulu une machine simple à utiliser et avec le moins de soucis possible. » En revanche, elle coûtera beaucoup plus cher (près de 140 000 euros) que l’ancienne (54 000 euros). Pour autant, le coût du service ne devrait pas être beaucoup plus onéreux. Elle bénéficiera d’une subvention régionale et sera amortie sur une plus longue durée (10 à 12 ans). Le coût de revient devrait passer à environ 10 euros par tonne d’aliment contre 7 à 8 euros actuellement.