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Allô véto : la coccidiose, un petit parasite mais de gros dégâts pour les veaux laitiers

Diarrhée sanglante et retard de croissance chez le veau peuvent être le signe de la coccidiose. Un vide sanitaire est recommandé tant il est résistant et omniprésent.

veau mou et diarrhéique
Veau mou et diarrhéique sont des signes de la coccidiose. Il convient de limiter les moments de stress qui accentuent le risque de passer en stade clinique : allottement, sevrage, écornage, mauvaise ventilation, surpeuplement…
© C. Fouquet

Mis à jour le 3 septembre (Erratum utilisation Diclazuril)

« Bonjour, j’ai un veau d’un mois et demi qui fait du sang. C’est bien la coccidiose, non ? Je lui fais quoi ? » Diagnostic déjà réalisé avant même que je n’arrive ! L’éleveur a probablement raison : le veau n’a pas de fièvre, il présente des selles liquides avec des traces rougeâtres bien visibles.

Parmi les autres symptômes qui auraient pu être présents, ou qui le sont peut-être sur d’autres animaux : effort de défécation, déshydratation en cas de trop forte diarrhée, anémie liée à la perte de sang, perte d’appétit, retard de croissance, selles noirâtres, parfois de la fièvre en cas de surinfection. Il existe également une forme nerveuse. Une prise en charge trop tardive peut même se conclure par la mort de l’animal.

Forte résistance et forte contamination

La coccidiose est due à un parasite du genre Eimeria. Seules trois espèces sont pathogènes chez les bovins : Eimeria bovis, zuerni et alabamensis. Lors d’une analyse de selles de veau, seul examen qui permet un diagnostic de certitude, il faut donc impérativement demander de typer les coccidies. Il est possible de retrouver plusieurs centaines d’ookystes, les « œufs » des coccidies, dans les bouses, sans que les animaux ne soient malades pour autant qu'il s’agisse d’espèces non pathogènes.

Une majorité d’élevages hébergent des coccidies. Les veaux se contaminent très jeunes en léchant les murs ou les litières infectés, en buvant ou mangeant un aliment souillé. L’excrétion de parasite est très importante, un veau malade peut donc contaminer très rapidement tous ses colocataires.

Seul un vide sanitaire pourra faire baisser la pression parasitaire dans le lieu de vie des veaux. Les ookystes résistent à l'eau de Javel, mais restent sensibles au froid, à la chaleur, et à des désinfectants comme le Prophyl.

Des traitements curatifs et préventifs contre la coccidiose

Ici, il est trop tard pour l’éleveur pour réaliser un vide sanitaire. Il faut traiter ses veaux, et pas seulement celui qui est malade car les autres sont sans doute déjà porteurs. Plusieurs traitements existent et sont utilisables en préventif comme en curatif :

• le diclazuril : à administrer en une dose unique ;

• le toltrazuril : actif contre tous les stades du parasite et rémanent pendant un mois, son action est plus complète. Mais il est persistant dans l’environnement et ne doit pas être administré à des veaux trop gros. Le lisier des veaux traités doit être dilué avant d’être épandu ;

• le décoquinate : coccidiostatique à donner sur plusieurs semaines. Il est moins utilisé actuellement car d’emploi moins aisé. Il doit être mélangé à l’aliment, il n’est jamais évident de savoir quelle quantité mange chaque veau.

Les antibiotiques de la famille des sulfamides sont aussi efficaces, mais ne doivent être utilisés qu’en dernier recours sur des malades, et jamais en préventif. La phyto/aromathérapie peut aussi faire partie de l’arsenal thérapeutique, notamment avec toutes les plantes à tanins qui limitent la diarrhée mais aussi avec les huiles essentielles de basilic, de tea tree, d’origan et de thym qui ont une action sur la multiplication du parasite.

Gérer l’omniprésence des coccidies dans son élevage

En cas de présence de coccidies, espérer ne pas avoir de contamination est illusoire : il faut gérer la coccidiose, vivre avec et éviter d’atteindre des seuils critiques pour la croissance et la santé des veaux. Ils peuvent en effet acquérir une immunité contre la ou les souches qui l’ont contaminé. Mais il ne faut pas les traiter trop précocement ! L’idéal est de réaliser plusieurs coproscopies, pour connaître le moment critique juste avant qu’il y ait des répercussions.

Erratum : une erreur s'est glissée dans notre n°392. Le diclazuril s’administre en une dose unique. "Les seuls éleveurs qui semblent avoir besoin de renouveler l’administration du Diclazuril sur le terrain sont ceux dont les bâtiments n’ont pas été nettoyés / désinfectés / séchés (vide sanitaire) depuis des années ou ceux qui ont administré le produit trop tôt, avant que les veaux n’aient été en contact avec le parasite", précise MSD. 

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