Aller au contenu principal

La bonne conduite à tenir face à une mammite simple

Pas de risque de passer à côté de cette vache traitée pour une mammite. Rappel des bonnes pratiques à mettre en œuvre face à un quartier plus gros que d’habitude, douloureux, un peu chaud et du lait avec de petits grumeaux.

Un tag de la mamelle peu artistique mais efficace : l’essentiel est que la vache traitée soit vue !
Un tag de la mamelle peu artistique mais efficace : l’essentiel est que la vache traitée soit vue !
© C. Fouquet

Au cours d’une séance de fouille, je tombe sur cette petite vache bien décorée. La taille de son quartier barbouillé laisse peu de place à l’hésitation. « Il faut bien ça oui, on a eu un problème d’inhibiteurs sur le tank ! La laiterie nous est tombée dessus. »

Intéressons-nous à la vache avant de rebondir sur le tank. Orangina a présenté une mammite assez classique : quartier plus gros que d’habitude, douloureux, un peu chaud, et lait avec de petits grumeaux. Les signes d’appels d’une mammite grave ne sont pas présents : pas de lait d’aspect bière ou lie de vin, pas de quartier froid/bleuté, pas de fièvre élevée, pas de baisse d’appétit. Un traitement local est donc suffisant.

Un traitement local complet

Le point de départ dudit traitement devrait être la traite fréquente, geste simple qui pourrait suffire à la guérison. Un seul problème : le temps ! Revenir plusieurs fois dans la journée, vider le quartier atteint à la main ce qui suppose d’attacher la vache, prévoir un seau, éviter qu’il se renverse pour ne pas contaminer la litière… c’est prenant et pas toujours compatible avec les journées bien chargées ! À défaut, il faut bien traire : la mammite provoque de la douleur et la vache peut avoir du mal à donner son lait. Une faible dose d’ocytocine peut favoriser une meilleure vidange de la mamelle.

Il convient ensuite de s’occuper de l’inflammation et de l’éventuelle infection. Tous les tubes intramammaires contiennent un (ou des) antibiotique(s), mais pas tous un anti-inflammatoire. L’allure du quartier, plus ou moins induré, et la douleur de la vache peuvent être des critères de choix. On peut éventuellement faire un anti-inflammatoire injectable en complément ou utiliser une pommade décongestionnante. Si l’élevage est très peu sujet aux mammites, on veillera juste à ne pas utiliser un antibiotique critique. Si les mammites sont un problème récurrent, il faut par contre réaliser des prélèvements de lait pour identifier le germe en cause, et prendre des mesures au niveau de la traite et/ou du logement des vaches, définir le spectre de l’antibiotique à privilégier. Les protocoles de traitement varient d’un tube à l’autre. Il est impératif de bien se fier à l’AMM : nombre de tubes par jour, durée d’administration, et délai d’attente associé.

C’est souvent ce dernier point qui pêche. Et qui a posé problème à cet éleveur. Une autre vache a eu une mammite légère, a été traitée aux antibiotiques et remise trop tôt au tank par inadvertance. Pour limiter ce risque, il faut :

- identifier clairement les vaches en traitement ou en délai d’attente, avec un classique bandeau à un postérieur, ou un tag de la mamelle. Les plus organisés ont même trois couleurs de bracelet : période colostrale, sous traitement antibiotique, sous délai d’attente… ;

- noter sur un tableau en salle de traite les traitements en cours et les délais d’attente, surtout les dates de début/fin. Cela évitera de devoir aller chercher l’ordonnance ou le carnet sanitaire dans lequel doivent être notifiés tous les traitements mammites réalisés.

Les principales raisons de présence d’inhibiteurs dans le lait de tank

- Une vache remise au tank pendant le traitement/délai d’attente ;

- une vache qui a avorté/vêlé précocement (délai d’attente du tube intramammaire reçu au tarissement) ;

- dans les troupeaux à petit effectif ou une faible production, une erreur type « bombe bleue avec antibiotiques sur la mamelle » ;

- un mauvais rinçage de la machine à traire : un inhibiteur est un produit qui limite la prolifération des bactéries. Les désinfectants utilisés pour nettoyer la machine, mal rincés, peuvent jouer ce rôle-là ;

- et pourquoi pas la présence d’huiles essentielles, notamment si plusieurs vaches sont traitées simultanément ! Elles contiennent des molécules qui ont une action sur la croissance bactérienne. Peu d’études sont disponibles sur la quantité de résidus retrouvés dans le lait lors de leur application sur la mamelle.

A retenir

S’assurer de l’absence de signes de gravité

Désinfecter le trayon avant administration d’un tube

Identifier la vache et noter le traitement

Respecter le délai d’attente

Les plus lus

<em class="placeholder">Daniel Rondeau (à gauche) est beaucoup plus serein depuis qu’il s’est réassocié avec Amaury Bourgeois et Raymond Papin (absent sur la photo). </em>
« Je me suis réassocié avec deux voisins, après avoir délégué l'alimentation et les cultures en Vendée »

Le Gaec Les 3 B, en Vendée, s’est constitué le 1er avril 2024. Daniel Rondeau s’est de nouveau associé, après…

<em class="placeholder">guillaume rivet, éleveur dans les deux-sèvres</em>
Organisation du travail : « Nous avons robotisé la traite pour anticiper le départ à la retraite de mon père dans les Deux-Sèvres »

Le Gaec Privalait, dans les Deux-Sèvres, tourne entre mère et fils depuis bientôt deux ans. La robotisation de la traite, en…

Jérôme Curt, éleveur
Bâtiment : les 7 reportages qu'il ne fallait pas râter en 2024

Retrouvez les 7 reportages sur les bâtiments d'élevage qui vous ont le plus marqué en 2024.

<em class="placeholder">« L’herbe pâturée est la plus économique car, plus il y a de stock, plus les charges de mécanisation augmentent », soulignent Sébastien Le Goff et Julie Sylvestre.</em>
Diagnostic de système fourrager : « Nous avons prouvé la résilience de notre élevage face aux aléas climatiques dans le sud du Morbihan »

Au Gaec de Coët Cado, dans le Morbihan, pour s’assurer de la résilience de leur système fourrager aux aléas, les associés ont…

Carte de la zone régulée FCO3, en date du 19 décembre 2024.
FCO 3 : fin décembre, la maladie continue de progresser

À date de jeudi 19 décembre 2024, le ministère de l'Agriculture annonce 8 846 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3.…

%agr
« Finies les fièvres de lait avec notre ration pré-partum base foin à BACA négatif pour nos vaches taries »

Le Gaec de Goirbal dans le Morbihan a modifié la composition de la ration de ses vaches taries, qui atteint désormais un Baca…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière