La baisse du cheptel bovin s’accélère en France
Le nombre de vaches laitières et de vaches allaitantes chute en France. En parallèle, les importations augmentent sur le premier trimestre.
Le nombre de vaches laitières et de vaches allaitantes chute en France. En parallèle, les importations augmentent sur le premier trimestre.
« En cinq ans, le cheptel bovin (veaux, génisses, bovins adultes mâles et femelles) s’est réduit de 1,9 million de têtes, soit -10 %, à 16,95 millions de bovins au 1er avril 2023 », indique Caroline Monniot, de l’Institut de l’élevage. Dans le détail, sur cette période, la France a perdu plus de 300 000 vaches laitières (-8 %) et 430 000 vaches allaitantes (-11 %).
Comme le montre le graphique, la chute du nombre de vaches s’accentue. Au 1er mai 2022, le nombre de vaches laitières accuse un fort recul de -2,5 % à 3,37 millions de têtes. Cette diminution s’est amplifiée depuis septembre 2022. Le principal moteur de la baisse du cheptel laitier est le recul des entrées de génisses : -6 % en janvier, -8 % en février, -3 % en mars et -7 % en avril. Ce ne sont pas les réformes ; ces dernières reculent au contraire. De mi-mai à début juin, les abattages de vaches laitières baissent de 11 % par rapport à la même période 2022.
Quand s’arrêtera la baisse ?
Cette décroissance devrait perdurer au moins jusqu’en 2025, selon Damien Lacombe, président de Sodiaal, lors d’une intervention devant la presse. « Cette baisse du cheptel est déjà écrite, vu le nombre d’inséminations artificielles qui ont été pratiquées. »
Du côté des vaches allaitantes, la tendance est la même : le recul du nombre de vaches allaitantes s’est accéléré au printemps. Là aussi, c’est la forte baisse des entrées de primipares dans les troupeaux qui est en cause. Les réformes de vaches type viande étaient en recul de 7 % sur la période mi-mai à début juin, comparée à la même période 2022.
Une hausse de la consommation
En parallèle, « une hausse des importations de viande bovine est observée : à 95 000 téc (tonne équivalent carcasse) soit +8 % par rapport au premier trimestre 2022 et +39 % par rapport à 2021 », souligne l’Institut de l’élevage. Dans le même temps, les exportations ont marqué le pas, notamment faute de disponibilités françaises, à moins de 56 000 téc (-12 % /2022, +2 % /2021). La consommation calculée par bilan (à partir des importations, de la production et des exportations) a augmenté depuis le début de l’année.
Le prix de la vache O s’est redressé
« Les viandes importées (Pays-Bas, Irlande, Allemagne…) arrivent avec des prix inférieurs au marché français et concurrencent surtout les vaches laitières, mentionne Caroline Monniot. Mais après avoir fléchi en avril, le prix des vaches laitières a repris du poil de la bête face à la pénurie de l’offre. » La cotation de la vache O a pris 7 centimes en un mois, à 4,93 €/kg. Le marché français est ainsi différent de celui de nos voisins. Leur offre est également peu abondante mais rencontre une demande plombée par l’inflation généralisée.