« L214 a planifié un changement de civilisation »
Entretien avec Hervé Le Prince, directeur de l’agence de communication NewSens. La stratégie de communication de L214 est extrêmement sophistiquée, mais masque les véritables intentions — antispécistes — de ses dirigeants.
Entretien avec Hervé Le Prince, directeur de l’agence de communication NewSens. La stratégie de communication de L214 est extrêmement sophistiquée, mais masque les véritables intentions — antispécistes — de ses dirigeants.

Comment expliquez-vous la montée en puissance de L214 depuis 2015 ?
Ils ont parfaitement compris comment fonctionne la communication moderne : exclusivités avec des médias nationaux, parfaite maîtrise des réseaux sociaux… Il y a aussi un petit côté « Bonnie and Clyde de l’animalisme » avec le couple [NDLR : Brigitte Gothière et Sébastien Arsac] à la tête de L214, qui séduit les journalistes. Leur démarche, leurs propos sont d’une extrême violence. Mais ils jouent sur un marketing de la " coolitude " incarné par le couple alors qu’ils imposent la terreur dans les élevages. "
Pourtant ces militants radicaux ne sont pas très nombreux à l’échelle du pays…
Vous dites que le buzz welfariste (amélioration de la condition animale) de L214 masque les véritables intentions…
Le modèle L214 s’essouffle
" L’audience de chacune des 'vidéos enquêtes' de L214 est en baisse, note Hervé Le Prince. ll y a un phénomène d’usure qu’ils compensent en multipliant les vidéos et les intrusions. Et la dynamique abolitionniste est en stagnation dans les pays anglo-saxons. " Et de préciser : " le véganisme est un phénomène très urbain, très jeune, très CSP+ (catégories socioprofessionnelles à fort pouvoir d’achat). Dans les pays anglo-saxons, il peut concerner jusqu’à 7-8 % de la population dans les cœurs de ville. Mais, au bout d’un moment, il atteint un plateau et ne progresse plus. Ces gens-là font peur par leur idéologie. Des jeunes deviennent végans parce que c’est tendance mais arrêtent parce que ce n’est pas tenable. Une étude américaine indiquait récemment que 8 jeunes sur 10 d’une certaine tranche d’âge convertis récemment étaient en déconversion végane. Aujourd’hui, en France, la population compte environ 0,5 % de végans. "