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Installation en Gaec : « Nous avons réalisé un suivi en relations humaines lors de notre année d'essai »

Aurélie Hudry, une des associés du Gaec les chênes clairs, en Haute-Savoie, a réalisé deux essais avant de s’installer. Le premier avec ses parents et son frère. Elle témoigne de l’importance du suivi relationnel lors d’un projet en société, même familiale.

Aurélie Hudry, une des associés du Gaec Les chênes clairs, en Haute-Savoie : « Ce n'est pas que l'essai du jeune ; c'est l'essai de tous les associés, autour d'un projet ...
Aurélie Hudry, une des associés du Gaec Les chênes clairs, en Haute-Savoie : « Ce n'est pas que l'essai du jeune ; c'est l'essai de tous les associés, autour d'un projet partagé. Car une arrivée peut perturber les associés en place. Et l'essai permet de mûrir le projet tous ensemble. »
© A. Hudry

Aurélie Hudry est aujourd’hui installée sur un Gaec en Haute-Savoie après deux dispositifs d'« année d’essai ». Le premier essai n’a pas abouti à une installation. Le second, oui. Ce dispositif permet de tester grandeur nature une association en Gaec.

Le premier essai d’Aurélie a démarré en 2016. « J’avais trouvé une opportunité pour enfin m’installer sur l’exploitation familiale, avec mes parents et mon frère, qui ont une activité vaches laitières et transformation à la ferme, avec des salariés. Il s’agissait d’une estive à reprendre, avec un refuge et une activité de restauration, à 30 minutes du site principal. De quoi réaliser un beau projet d’installation ! »

« Tester à toutes les saisons est important »

Au bout de quelques mois, Aurélie préfère mettre un terme à l’essai et à son projet. « Ce n’était pas un problème d’entente. C’était un beau projet de saison estivale, mais il ne me donnait une vraie place dans le Gaec qu’en été. En hiver, je n’étais pas responsable d’un poste, je n’étais qu’une aide et cela ne me convenait pas. D’où l’importance que l’essai dure toute une année. »

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Avec le recul, Aurélie décrypte ce qui a péché : « Il nous aurait fallu un suivi en relations humaines (RH) : c’est très important, que ce soit en famille ou entre tiers. Cela permet de bien mettre à plat les besoins et les objectifs de chacun. C’est plus facile d’en parler à une personne extérieure. Les associés sont le moyen de production le plus essentiel d’une ferme. Il faut investir dans l’humain, ce qui n’est malheureusement pas une habitude en agriculture. »

« Le suivi RH est fondamental »

En Haute-Savoie, le suivi RH est fortement conseillé pour « l’année d’essai », mais n’est pas obligatoire. « Ma famille n’avait jamais fait appel à un conseiller RH, et je n’ai pas insisté pour en demander. »

Après avoir travaillé à l’extérieur, Aurélie entre en 2020 « dans le Gaec dont mon conjoint est associé, en tant que salariée ». Puis, ce Gaec à cinq associés prépare le remplacement des beaux-parents qui partent en retraite, et l’installation d’Aurélie se présente comme une évidence. « J’ai alors démarré une année d’essai à l’automne 2021 et cette fois-ci mon essai s’est conclu par mon installation, en octobre 2022. »

Aurélie n’a même pas besoin de réclamer un suivi RH : « Ils avaient déjà une conseillère en relations humaines pour le Gaec. Car ils ont connu beaucoup de changements avec un regroupement, une installation, d’autres entrées. Ils s’étaient fait accompagner. »

La conseillère est venue un mois et demi après le démarrage de l’essai. « Nous avons mis à plat les objectifs et les envies de chacun, l’organisation du travail et des temps libres. Au bout de six mois, elle est venue refaire le point. Et il y a un rendez-vous à la fin de l’essai. On peut l’appeler en plus si on en a besoin. »

Aurélie Hudry souligne l’intérêt de l’essai pour lever des freins à l’installation en société. « L’installation est un projet très engageant : on va passer beaucoup de temps à travailler ensemble, les engagements financiers peuvent être importants. Cela peut faire peur aux jeunes. Avoir le droit de se tromper, avec des conséquences beaucoup moins douloureuses qu’un Gaec qui casse, c’est très intéressant. »

Lire aussi : « J’ai monté mon atelier lait de toutes pièces »

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