FCO : vaccinez-vous contre le sérotype 8 de la FCO ?
Le vaccin contre le sérotype 8 de la FCO existe depuis une quinzaine d’années, sans être obligatoire aujourd’hui. Alors qu’un nouveau variant est apparu l’été dernier provoquant des signes cliniques forts de la maladie, avez-vous décidé de protéger votre troupeau ?
Le vaccin contre le sérotype 8 de la FCO existe depuis une quinzaine d’années, sans être obligatoire aujourd’hui. Alors qu’un nouveau variant est apparu l’été dernier provoquant des signes cliniques forts de la maladie, avez-vous décidé de protéger votre troupeau ?
Franck Mallet, en Gaec dans le Cantal
Oui
Je fais vacciner tous les ans toutes les vaches en production, plus les génisses pleines, au moment où elles sortent à l’herbe, au printemps. Soit une trentaine de génisses en primo-vaccination et une centaine de vaches en rappel annuel. La vaccination me coûte 11,92 € pour les deux injections des génisses et 6,11 € par vache. C’est notre vétérinaire qui vaccine. Nous avons gardé cette habitude de l'époque où nous vendions des veaux croisés montbéliards x charolais, de 4 à 6 semaines, en Italie. Quand la FCO est apparue il y a une quinzaine d’années, nous avons eu des vaches malades : la peau du museau tombait, nous avons eu de la mortalité embryonnaire et même une bête qui en est morte. Puis la maladie est passée, je ne voulais pas continuer la vaccination mais mon vétérinaire m’y a poussé, en prévention. Je l’ai écouté. Quand la FCO est revenue à l’automne, je n’ai pas regretté : nous avons zéro bête malade. Aujourd’hui, c’est un souci de moins à gérer.
Rémy Guillot, en Gaec dans le Jura
Oui
Je produis du lait en AOP comté. Je vaccine les femelles montbéliardes à la reproduction pour 2024 : les vaches, les génisses inséminées à l’automne et celles inséminées l’été dernier. Le département de l’Ain a eu des cas avec des signes cliniques de FCO 8 en novembre. J’ai vu les conséquences en Aveyron. Même si nous, dans le Jura, nous sommes plus en altitude, nous risquons d’être impactés. Je veux me prémunir de la clinique au retour du culicoïde au printemps. Je ne vaccine pas les petites génisses, car elles ne sont pas en production et supportent mieux le passage viral. Nous avons décidé de la période de vaccination – première dose mi-janvier – avec mon vétérinaire. Certaines vaches du troupeau n’ont donc besoin que d’une dose de rappel. L’avantage avec la FCO 8, c’est que je peux vacciner mes animaux moi-même, sauf les cinq ou six génisses que je vends à l’export tous les ans qui sont vaccinées par le vétérinaire. J’achète des flacons de 50 doses, au prix de 200 € et je vaccine des lots de 50 femelles. J’utilise un vaccin bivalent qui fonctionne contre le sérotype 4 de la FCO, au vu de la situation en Corse avec le risque que celui-ci revienne sur le continent. La campagne de vaccination me coûte 800 €. Comparé à un avortement, une série de fièvres, des prescriptions d’anti-inflammatoires, c’est rentable.
Olivier Landemaine, éleveur dans le Calvados
Non
Je ne vaccine ni les laitières ni les allaitantes, principalement pour une question d’organisation car il faut deux injections à trois semaines d’intervalle pour les primo-vaccinations. Je suis dans un système 100 % herbager, les bêtes pâturent d’avril à décembre. La vaccination contre la FCO sérotype 8 est obligatoire pour l’export. Mais mes animaux, même les broutards, restent en Normandie. La deuxième raison pour laquelle je ne vaccine pas est une question de coût. Pour l’instant, nous n’avons pas eu de désagréments liés à la maladie. Tant que je peux me passer du vaccin, je le fais. Mais si la FCO 8 arrivait à 50 ou 100 kilomètres de chez moi, je sauterai le pas.