FCO et MHE : vacciner les bovins dès l’hiver pour anticiper la reprise d’activité des culicoïdes
La période hivernale est le moment idéal pour vacciner les troupeaux contre la MHE et la FCO, avant la sortie des animaux et la reprise de l’activité vectorielle. GDS France et la SNGTV répondent aux questions des éleveurs dans une boîte à outils qui s’étoffera dans les jours à venir.
La période hivernale est le moment idéal pour vacciner les troupeaux contre la MHE et la FCO, avant la sortie des animaux et la reprise de l’activité vectorielle. GDS France et la SNGTV répondent aux questions des éleveurs dans une boîte à outils qui s’étoffera dans les jours à venir.
Ce n’est qu’un répit avant le printemps et la reprise de l’activité vectorielle : l’hiver et la baisse des températures ont enfin ralenti la propagation de la maladie hémorragique épizootique (MHE) et de la fièvre catarrhale ovine (FCO). « Il est important d’en profiter pour vacciner les troupeaux avant le retour des beaux jours », insiste Christophe Brard, président honoraire de la SNGTV, coordinateur du dossier MHE/FCO pour la SNGTV et les GTV. « La protection immunitaire prend trois à quatre semaines à partir de la fin du protocole de vaccination. Il faut que l’immunité soit acquise avant de sortir les animaux à l’herbe, car ils seront exposés aux culicoïdes dès que les conditions climatiques seront favorables au vecteur ».
Pour répondre aux principales questions des éleveurs, GDS France et la SNGTV publient conjointement une boîte à outils sur la vaccination contre la MHE et la FCO. Contenant un flyer explicatif et des témoignages d’éleveurs et de vétérinaires, cette boîte à outils sera étoffée dans les jours à venir par une synthèse actualisée des vaccins disponibles et de leurs protocoles vaccinaux, ainsi que des témoignages supplémentaires.
Vacciner tout le troupeau
Les experts souhaitent d’abord rassurer : toutes les catégories d’âge peuvent être vaccinées. « Les vaccins utilisés actuellement sont inactivés. Ils ne provoquent ni avortement ni stérilité, contrairement à ce que peuvent faire la FCO et la MHE », souligne le flyer. Les effets secondaires éventuels sont comparables à « n’importe quelle vaccination ». Les vaches gestantes, les génisses mises à la reproduction et les mâles reproducteurs peuvent donc être vaccinés. L’immunité est transmise aux veaux, qui en bénéficient pendant les premiers mois de vie. Ils doivent ensuite être vaccinés pour que cette protection perdure. « Selon le vaccin, l’âge minimal indiqué se situe entre deux et trois mois, afin d’éviter les interférences avec les anticorps maternels », précise Christophe Brard.
Peut-on administrer en même temps les différents vaccins ? Pour l’instant, « il n’y a pas eu de retour de pharmacovigilance lié à une vaccination simultanée de FCO et de MHE », indiquent les institutions sanitaires. « Attention cependant, les vaccins ne doivent pas être mélangés, les injections doivent se faire sur différents points du corps de l’animal », avertit Christophe Brard, qui ajoute que l’efficacité et l’innocuité des vaccinations concomitantes sont à l’étude à l’École vétérinaire de Toulouse (ENVT). En attendant leurs conclusions, le choix de la vaccination concomitante « doit se faire avec le consentement éclairé de l’éleveur », après avis du vétérinaire.
Anticiper la commande des vaccins
« Le coût de la vaccination est sans commune mesure avec le coût de la maladie », appuie Christophe Brard : pertes dues aux animaux morts et malades, soins et temps passé par l’éleveur, baisse de performances, retards de croissances… Aussi, GDS France et la SNGTV encouragent les éleveurs à vacciner leurs troupeaux, même s’ils ont été vaccinés l’année précédente, et y compris dans les zones où les maladies ont déjà largement circulé, car « les animaux non infectés lors du premier passage ne sont pas immunisés ».
Pour s’assurer d’avoir les vaccins au moment souhaité, il est recommandé d’anticiper leur commande autant que possible. En effet, une multiplication des commandes un mois avant la mise à l’herbe risquerait d’augmenter sensiblement les délais d’approvisionnement.
Pour rappel, l’État prend en charge l’achat du vaccin Bluevac 3 contre la FCO 3, et du vaccin Hepizovac pour les éleveurs situés dans les zones vaccinales FCO 3 MHE, ainsi que la rétribution des vétérinaires pour la commande des vaccins, prescription et délivrance ainsi que la remontée des informations à l’administration. En revanche, des coûts supplémentaires sont à prévoir pour les éleveurs dont les bovins sont commercialisés à l’export. Ces derniers doivent être vaccinés par un vétérinaire avec le vaccin Bultavo 3, Bluevac 8, BTV Pur 4/8, Syvazul 4/8 (contre la FCO) et Hepizovac (contre la MHE), afin d’établir un certificat de vaccination. Ces vaccins ne sont pas pris en charge par l’État.