« Farm to fork est stratégique pour l’UE »
Jean-Marie Seronie, agroéconomiste indépendant, estime qu’il est possible d’allier un objectif de production et d’exportation avec une réduction de l’empreinte environnementale de l’agriculture.
Jean-Marie Seronie, agroéconomiste indépendant, estime qu’il est possible d’allier un objectif de production et d’exportation avec une réduction de l’empreinte environnementale de l’agriculture.
Le contexte géopolitique contraindra-t-il l’UE à abandonner sa stratégie Farm to fork ?
Comment concilier les deux ?
J.-M. S. - « Des études, dont une américaine, ont crié au désastre à propos de Farm to fork, en mettant en exergue qu’il y aura une baisse de la production agricole – ce qui est presque sûr en effet – et donc des importations en hausse. Mais elles ne tiennent compte ni de l’évolution de la consommation européenne, ni des avancées scientifiques.
Les Américains critiquent ce cap politique car ils ont peur que l’Union européenne réussisse son pari et impose ses normes aux autres pays avec des clauses miroirs. »
Vous parlez d’avancées scientifiques et d’évolution des habitudes alimentaires des Européens, quelles seront-elles ?
Par ailleurs, la demande va évoluer avec la réduction du gaspillage alimentaire et une végétalisation des repas. Du fait d’une réduction de l’élevage, des surfaces utilisées pour l’alimentation animale seront libérées pour l’alimentation humaine. La démographie sera plutôt en baisse, et si la population se maintient, ce sera grâce à l’immigration. Tout mis bout à bout, on peut estimer qu’environ 10 % de la surface actuelle pourrait être « libérée » pour produire et exporter. »
Repères
Les objectifs de la stratégie Farm to fork issue du Pacte vert (Green deal) européen doivent être repris dans l’application de la PAC.