Faites barrage à la maladie de Mortellaro
Trois conditions doivent être simultanément réunies pour que la maladie se développe : microblessures des pieds, macération dans l’humidité et présence du tréponème. Faites en sorte qu’elles ne le soient pas !
Trois conditions doivent être simultanément réunies pour que la maladie se développe : microblessures des pieds, macération dans l’humidité et présence du tréponème. Faites en sorte qu’elles ne le soient pas !
habituellement présents sur la peau et les bouses des bovins.
La dermatite digitée ou maladie de Mortellaro est signalée en France depuis 1980. Elle touche des élevages dans tous les pays du monde : selon les études, entre 40 et 90 % des troupeaux détiennent au moins un animal atteint. Sur 100 vaches laitières présentant une boiterie, la moitié d’entre elles sont atteintes de dermatite digitée ! La complexité de cette maladie et l’importance qu’elle a prise ces dernières années avec l’extension des aires bétonnées et l’agrandissement des troupeaux justifie qu’on lui consacre à elle seule notre dossier.
Trois conditions doivent être simultanément présentes pour qu’elle apparaisse : une humidité continue favorisant la macération, des microblessures de la peau au-dessus du sabot, et la présence du germe spécifique, le tréponème. Si une seule d’entre elles manque, la maladie ne se développe pas.
Très contagieuse, elle se propage à la vitesse grand « V » quand les conditions sont favorables. Un problème de ventilation, une surpopulation, un manque d’hygiène, l’augmentation des déplacements, des vaches qui passent trop de temps debout, une baisse d’immunité… sont autant de facteurs permettant son développement.
Garder sous contrôle
L’aspect des lésions ne préjuge pas de la douleur. Apprendre à reconnaître les différentes formes de Mortellaro (actives et réservoir) et comprendre leur évolution est indispensable pour mettre en place une stratégie de lutte adaptée. Il n’y a pas de solution passe-partout.
Vous trouverez dans ce dossier de nombreux reportages en élevages et le point de vue de plusieurs spécialistes. Les avis divergent parfois, comme sur l’efficacité des pédiluves. Là où tout le monde s’accorde, c’est sur l’intérêt d’observer régulièrement les animaux et leurs pieds, et sur la nécessité d’intervenir très rapidement en cas de boiterie. Le parage préventif et curatif est un levier efficace mais pas suffisant : les conditions d’ambiance, de couchage et d’hygiène sont essentielles. Reste qu’une fois que le loup est entré dans la bergerie, il n’en ressort jamais. Le mieux que l’on puisse faire, c’est contrôler la maladie pour qu’elle reste à un niveau acceptable.