Exploitations laitières : Des résultats économiques estimés corrects en 2022
Cerfrance Bourgogne Franche-Comté a annoncé un EBE estimé pour 2022 en progression pour les élevages bovins lait. Mais en plaine, le prix de revient n’est pas couvert par le prix de vente du lait.
Cerfrance Bourgogne Franche-Comté a annoncé un EBE estimé pour 2022 en progression pour les élevages bovins lait. Mais en plaine, le prix de revient n’est pas couvert par le prix de vente du lait.
Très attendue dans ce contexte instable, une estimation des résultats économiques des exploitations laitières a été présentée par Cerfrance Bourgogne Franche-Comté (BFC). « L’EBE moyen a progressé de 6 % grâce à une hausse des produits que n’a pas complètement mangée la hausse des charges. Mais l’efficience (EBE/produits) s’est plutôt dégradée, de 30 à 28% », expose Claudie Perret, du Cerfrance BFC, qui suit les élevages de plaine. Thierry Perraudin, qui suit ceux du massif jurassien (lait AOP), fait un constat similaire : « L’EBE moyen progresse de 3 % mais ne permet pas d’améliorer l’efficience. » Les résultats courants estimés augmentent sur les deux zones (+15 % et +8 % respectivement) et devraient atteindre 31 200 €/UTAF en moyenne en plaine, et 37 300 €/UTAF dans les AOP du massif jurassien.
Des inquiétudes pour 2023
Le prix de revient du lait 2022 est estimé à 454 €/1 000 l en plaine, alors que le prix de vente du lait est estimé à 426 €. Il manque donc en théorie 28 € pour couvrir toutes les charges supplétives des exploitations, qui sont la rémunération des capitaux et des terres en propriété (15 €), ainsi que la rémunération de la main-d’œuvre des associés (117 €/1 000 l). « Le prix de revient est quasiment couvert, donc cela reste convenable. Mais il y a une forte inquiétude pour 2023. Si les charges restent très élevées et que la météo pèse sur la saison fourragère, il faudra que le prix du lait augmente encore », pointe Claudie Perret. S’il faut acheter 30 % d’aliment en plus et que les coûts augmentent de 20 %, le prix de revient pourrait atteindre 533 €/1 000 l en plaine.
Dans le massif jurassien, le prix de revient 2022 moyen est estimé à 523 €/1 000 l. Il est bien couvert par le prix de vente (677 €/1 000 l). Ceci dit, en 2023, si le besoin d’achat d’aliment augmente de 50 % et que les charges augmentent de 20 %, le prix de revient passerait à 655 €/1 000 l.
À retenir
Le prix de revient est le prix auquel devrait être payé le lait pour couvrir toutes les charges nécessaires pour le produire, moins les autres produits (viande issue de l’atelier lait, aides PAC). Dans les charges, en plus des charges opérationnelles et de structure, il y a des charges supplétives pour rémunérer le travail des associés, les terres en propriété et le capital.