Ensilage d'herbe : prenez un bon départ au champ
Économie de correcteur azoté, stocks de qualité, diversification des sources alimentaires... sont autant de bonnes raisons pour peaufiner sa technique de récolte. Le point avec Orne conseil élevage.
Une vingtaine d'échantillons d'ensilages d'herbe dûment identifiés ont été déposés sur des tables par une technicienne d'Orne Conseil Elevage. Leurs points communs ? Ils sont tous issus d'une fauche au premier cycle. Et ils ont été sélectionnés parmi les soixante échantillons prélevés dans les exploitations ayant participé au deuxième concours du meilleur ensilage d'herbe organisé par l'entreprise. En revanche, côté couleur, odeur, longueur des brins, aspect général..., les éleveurs présents le 27 mars à la remise des prix ont constaté que l'hétérogénéité était de mise. Autrement dit, la qualité des fourrages était extrêmement variée. Tout l'enjeu du concours et du service Scan'Récolte Herbe (lire encadré) est justement de tirer vers le haut la qualité des ensilages d'herbe pour réaliser des économies sur les correcteurs azotés... « Avec une ration à base d'ensilage de maïs (12 kg de MS) et d'ensilage d'herbe (3,5 kg de MS), tout deux à 35 % de MS, permettant de produire 28 kg de lait/v/j, il est possible d'économiser 1 kg de tourteau de soja/v/j (2 kg contre 3 kg/v/j) quand la teneur en MAT de l'ensilage d'herbe passe de 7 à 18 % », a souligné Guilène Duboc, référent herbe à Orne conseil élevage. « Avec un soja à 450 euros/t, on peut économiser 20 euros/1000 litres de lait sur le coût de la ration ».
Des andains larges et bien aérés pour accélérer le séchage
Or, plus on récolte tard, plus la valeur en MAT de l'ensilage diminue. Lors du premier cycle, elle varie « de 17 à 25 % au stade feuillu contre 10 à 15 % au stade épiaison bourgeonnement selon les espèces de graminées ». En revanche le rendement évolue en sens inverse. Tout est affaire de compromis. Mieux vaut si possible récolter tôt quand l'ensilage est destiné aux vaches laitières. A contrario, s'il est distribué aux génisses, il est possible de privilégier un peu plus le rendement quitte à perdre un peu en valeur alimentaire. Guilène Duboc préconise de viser « 35 % de matière sèche et de faucher à 6 ou 7 cm de hauteur pour éviter de récolter du fourrage humide et de la terre. » Cette hauteur est également favorable « à la vitesse de repousse de l'herbe et à la pérennité de la prairie ». Un fauchage l'après midi est préférable pour deux raisons : le fourrage est plus riche en sucres et sèche plus vite. « Il faut préfaner le plus rapidement possible après la coupe pour diminuer la consommation de sucres au champs et faciliter le séchage. Cela permet d'améliorer la fermentation dans le silo et de produire un fourrage plus digestible et ingestible ».
Des andains larges et bien aérés pour accélérer le séchage
Par ailleurs, les andains doivent être larges et bien aérés « pour faciliter l'accès à la lumière et la chaleur ». Une fois ces étapes au champs maîtrisées, il faudra bien sûr veiller à la qualité du tassage mais aussi à la couverture et à la dimension du silo pour assurer une bonne conservation au fourrage. L'EARL de Landegas, le Gaec Princetown et le Gaec de la Pilonais, les trois premières du classement du concours, l'ont certainement déjà bien intégré.
Déclencher la fauche au bon moment avec Scan'Récolte Herbe
Orne Conseil élevage propose désormais à ses adhérents le service Scan'Récolte Herbe. Il s'appuie sur un suivi des parcelles de fauche avant récolte. Durant trois semaines, un technicien réalise des mesures hebdomadaires à l'herbomètre pour évaluer le rendement. La richesse en MAT du fourrage et sa teneur en matière sèche sont également mesurés avec l'AgriNIR. « Dès les premiers jours de beau temps, l’éleveur peut choisir de déclencher ou non la fauche en connaissant la qualité et la quantité d’herbe dans sa parcelle », indique Guilène Duboc. Les résultats sont envoyés par mail sous trois jours. Tarif pour les adhérents : 50 euros HT par parcelle.