Enfin une solution pour les producteurs de la LNA et la Silav
La création d’une OP rassemblant les producteurs des deux entreprises bretonnes est en bonne voie.
La création d’une OP rassemblant les producteurs des deux entreprises bretonnes est en bonne voie.
Cela fait sept ans que les 586 producteurs bretons des entreprises privées LNA et Silav réclament leur part de résultat de Laïta(1). Ils apportent leur lait à Laïta, 250 millions de litres pour la LNA et 72 millions de litres pour la Silav. Mais, n’étant pas coopérateurs, ils touchent le même prix de base que les coopérateurs sans les compléments de prix, et sans pouvoir négocier ce prix de base. La loi Egalim, en obligeant les producteurs d’une entreprise privée à faire une proposition de contrat au transformateur au 1er février 2019, permet enfin de débloquer la situation : elle rend de fait obligatoire la négociation d’un contrat avec l’entreprise. Les associations de producteurs de la LNA et de la Silav ont donc décidé de fusionner et de demander l’agrément de la nouvelle association en OP. À charge à l’OP de négocier un contrat-cadre avec Laïta. « Ce contrat permettra de définir une formulation du prix qui pourra donner un peu plus de perspectives aux producteurs en tenant compte de nos coûts de production », estime Nathalie Carmès, présidente de l’association des producteurs LNA. « On souhaite obtenir un retour sur le résultat correspondant à la valorisation réelle de notre lait par l’entreprise », ajoute Thierry Allée, président de l’association Silav. Aux dires des deux producteurs, Laïta ne voit pas d’un mauvais œil cette création d’OP qui permettra de sortir d’une situation bancale : des producteurs sans véritable statut, qui n’avaient pu l’année dernière obtenir l’aide laitière conjoncturelle même s’ils répondaient aux conditions financières, n’étant ni coopérateurs, ni adhérents d’OP.
Pour négocier un contrat-cadre avec Laïta
Le projet de fusion et de création d’OP a été présenté fin novembre lors de trois réunions. Il a reçu le soutien de la quasi-totalité des participants, moyennant l’annonce d’une cotisation de 20 à 30 €/100 000 litres. La nouvelle association devrait être entérinée le 2 avril à Plérin dans les Côtes-d’Armor lors d’une assemblée générale extraordinaire. Il faudra alors réunir les mandats de négociation, l’objectif étant de déposer le dossier de demande d’agrément de l’OP avant le 14 mai pour être agréé en juin. Les producteurs espèrent être en mesure de proposer un contrat à l’entreprise en septembre (par dérogation) pour une mise en application au 1er avril 2020.